Nosy Be : le barbecue de trop


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arton34211

Connue pour ses belles plages au sable mixte d’une rare beauté, l’île de Nosy Be, jadis coin de rêve, est devenu une destination cauchemardesque qui pourrait être déconseillée, après les incidents de jeudi dernier ayant entraîné la mort de trois personnes.

Soupçonné d’avoir tué un enfant de 8 ans sur l’île de Nosy Be, trois individus, un Français, un Franco-italien et un Comorien (pris au début pour un Malgache), ont été lynchés puis brûlés vifs. Le paradis de Nosy Be est subitement devenu un enfer pour ces deux touristes et ce résident.

Hélas, le Français Sébastien Judalet, le Franco-italien Roberto Gianfala et le Comorien Zaïdou Salahi ne sont plus de ce monde pour pouvoir aider à rétablir la vérité. D’abord accusés de trafic d’organes et meurtre, le « tribunal populaire » a débouché sur un nouveau chef d’inculpation ayant conduit à la mise à mort de ces trois individus : la pédophilie. Vrai ou faux, seule l’autopsie du gamin de 8 ans pourra confirmer ou infirmer cette thèse de pédophilie. Ce qui est par contre sûr, ces trois individus ont souffert. Atrocement souffert. Il suffit, pour chacun d’entre nous, de se rappeler de la douleur ressentie après une petite brûlure sur la langue, après avoir bu un liquide trop chaud, ou le passage d’une toute petite flamme de briquet ou d’allumette sur le bout des doigts pour avoir une infime idée de ce qu’ont vécu Sébastien Judalet, Roberto Gianfala et Zaïdou Salahi qui ont ressenti cette brûlure sur chaque partie de leur corps. Mort ne pouvait être plus atroce. Loin de vouloir ignorer encore moins légitimer le meurtre crapuleux de ce gosse de 8 ans, un innocent, encore faudrait-il avoir la preuve que ceux qui ont été sauvagement tués etaient les vrais coupables. Car si le crime rituel a également eté soulevé, difficile de faire une liaison entre deux Français et ce genre de sacrifice.

Bref, toujours est-il que la Grande Île a renoué avec ses habitudes : la justice populaire. Sauf que cette fois, la foule ne s’est pas limitée à un lynchage. Elle a brûlé trois personnes au feu de bois. Un véritable…barbecue humain qui ne dit pas son nom. On ne saurait imaginer la douleur des proches de ces victimes dont les images continuent de faire le tour du monde. La gendarmerie malgache est à la traque des responsables de ces actes d’un autre âge. La France a ouvert une enquête pour meurtre. Il faudra situer les responsabilités. Et si jamais ils étaient innocents ? Car, comme dit l’adage : « une foule ne réfléchit pas ».

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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