Noël à l’africaine


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Noel

A l’aube du 25 décembre, l’Afrique aussi fête Noël. Noël à l’occidentale pour les plus riches, jour des enfants pour les autres, par 35°, à l’ombre des sapins artificiels, Brazzaville, comme bien d’autres capitales, s’apprête à célébrer l’événement.

Païenne et religieuse, la fête de Noël est partout dans les esprits. En Occident bien sûr mais également en Afrique, qui s’apprête à célébrer à sa façon le 25 décembre. Ici le Père Noël a troqué son traîneau pour un bon 4×4 climatisé. C’est qu’avec 35 degrés à l’ombre, comme à Brazzaville, ses rennes risquent plutôt une grave déshydratation qu’autre chose. Mais parés de sapins, quand bien même artificiels, les ronds-points de la capitale congolaise et les vitrines décorées des magasins témoignent des prochaines festivités. Même si tout le monde n’est pas logé à la même enseigne.

Noël à l’Africaine ? Oui et non. Car plus les personnes sont fortunées plus elles se rapprochent du modèle occidental. Il ne faut pas compter ses sous en effet pour se permettre l’achat d’un véritable sapin d’importation. Et  » Mon beau sapin, roi des forêts  » se résume bien souvent à sa plus simple expression : une imitation plastique plus ou moins conforme à l’original. Une simple branche de houx, végétal inconnu normalement sous ses latitudes, s’échangera à 3 500 FCFA (35 FF). Un luxe auquel beaucoup ne peuvent accéder.

A la rencontre du Père Noël

Avec sa barbe blanche et ses célèbres habits rouges, le Père Noël promène également sa bonhomie naturelle au Congo. Pour autant, il ne se ballade pas dans la rue en faisant risette aux enfants et en leur tirant affectueusement les joues. Il arpente plutôt les supermarchés ou se produit lors de matinées payantes où les parents envoient leur progéniture se faire photographier en présence du vieil homme. Au programme, jeux, chants, contes, une rencontre avec le Père Noël vous coûtera entre 5 000 et 40 000 FCFA (50 et 400 FF). La magie de Noël est à ce prix.

 » L’esprit de Noël dépend de l’éducation des enfants. Dans les quartiers populaires, l’idée d’un Père Noël est un folklore assez farfelu. Il serait pris pour un fou s’il se promenait dans les rues de Poto Poto (quartier de Brazzaville, ndlr). Ici Noël c’est plus la naissance du petit Jésus que tout ce tralala. C’est avant tout la fête des enfants. Une occasion pour eux d’avoir de petits cadeaux et de manger des gâteaux « , explique Joséphine, une jeune brazzavilloise de 25 ans.

Danser et se retrouver en famille

En marge de toutes considérations économiques, Noël reste une période dédiée aux repas de famille et à la fête.  » Le 24 on va à l’église et la journée on va danser dans les bars, même si les adultes attendent plutôt le 31 pour faire la fête « , témoigne Joséphine. Le saka-saka (plat à base de feuilles de manioc) est dans toutes les assiettes, tous les proches sont là, on discute et on danse. Sentiment de partage et d’unité, chacun oublie pour un instant les vicissitudes d’une vie parfois difficile.

Mais point commun entre tous les Noëls du monde, les enfants apparaissent toujours au coeur de cette fête. Le plus important est peut être là.

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