Nigeria : deux enfants peut-être atteints de grippe aviaire


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Deux enfants vivant dans une ferme avicole de l’Etat nigérian de Kaduna ont développé des symptômes rappelant la grippe aviaire. Des échantillons sanguins vont être analysés au Nigeria et à l’étranger, alors que l’épizootie se serait propagée à d’autres Etats. Les pays voisins prennent des mesures sanitaires et commerciales pour éviter d’être touchés.

La grippe aviaire a-t-elle infecté deux enfants nigérians ? La question est posée depuis que deux jeunes vivant dans une ferme avicole de l’Etat de Kaduna (Nord) ont développé des symptômes rappelant l’épizootie : ils auraient toussé et craché du sang. Alors que les autorités du Nigeria ont annoncé mercredi le premier cas de grippe aviaire du pays dans cet Etat, la maladie se serait au moins répandue aux Etats de Kano, Plateau, Yobé, Katsina et Jigawa. L’Institut de recherche vétérinaire du Nigeria de Jos a confirmé la présence de la maladie à Yobé et Kano, rapporte Angola Press. Le Mail and Guardian indique pour sa part que le ministère de l’Agriculture a confirmé l’apparition de la maladie à Kano et au Plateau. La presse nigériane a souligne que Yobé et Jigawa étaient touchés. Mais la prudence reste de mise, plusieurs tests étant en cours. Une situation qui pousse les pays voisins à prendre des dispositions sanitaires et commerciales pour se prémunir du virus « hautement pathogène » H5N1.

Les enfants vont « plutôt bien »

Des tests sanguins ont été effectués sur la famille des deux enfants soupçonnés d’avoir été contaminés par la grippe aviaire, apparemment repérée pour la première fois en Afrique. Le directeur au ministère de la Santé Abdulsalam Nasidi a annoncé dimanche que des prélèvements ont été envoyés pour analyse dans le pays, mais aussi à l’étranger. « Tout le monde dans la famille est testé », a-t-il expliqué, ajoutant que les enfants « vont plutôt bien » même s’ils sont toujours surveillés. Dès ce lundi, le gouvernement fédéral et les responsables de santé régionaux vont dépister les personnes ayant travaillé dans des fermes touchées par le virus. Des fermes qui, a indiqué le ministre de l’Agriculture, Adamu Bello, seront mises en quarantaine pendant un an.

Des aides internationales, financières et logistiques, sont attendues dans les prochains jours. Mais dès samedi, des agents de l’Organisation mondiale de la santé ont lancé une campagne de détection de la grippe aviaire et sensibilisé les populations. La FAO a également envoyé des personnels chargés d’enrayer l’épidémie. Adamu Bello a expliqué que des experts du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies des Etats-Unis sont arrivés, dimanche, avec 200 équipements spéciaux pour les responsables sanitaires chargés de tuer les oiseaux malades.

Le poulet nigérian n’a pas la cote

Si les autorités nigérianes font de la prévention, poursuivent les abattages et les mises en quarantaine, certains les accusent d’avoir réagi trop tard, favorisant ainsi la propagation. Le foyer désigné mercredi comme atteint par le virus H5N1 aurait en effet été découvert courant janvier. Mais parce que le pays refusait de considérer la thèse de la grippe aviaire, il n’aurait envoyé des échantillons que début février dans le laboratoire italien de Padoue. Ce qui fait dire à l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et au Fonds des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) que le Nigeria est responsable de la propagation de la maladie, selon Le Monde. D’autant plus que, contrairement aux recommandations internationales, le transport de volailles se poursuit et les volatiles sont toujours vendus sur les marchés spécialisés, alors qu’ils devraient fermer.

Mais même si les marchés restent ouverts, les Nigérians boudent le poulet. Si bien que les vendeurs bradent les prix. Certains vendraient des volailles mortes, au lieu de les brûler, afin de pouvoir retirer bénéfice de leur travail. Et les maigres indemnisations pour la destruction des élevages ne semblent pas arranger les choses. Par ailleurs, plusieurs pays africains ne veulent pas entendre parler des volailles du Nigeria. Le Niger, le Tchad, le Bénin, le Cameroun, le Gabon, le Kenya, l’Afrique du Sud, le Mali et la Mauritanie ont interdit l’importation d’oiseaux ou de produits issus de volatiles en provenance de cet Etat fédéral.

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