Nigeria : attentat dans une mosquée à Maiduguri, au moins 7 morts le soir de Noël


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Djihadistes

Le soir du 24 décembre, alors que les fidèles étaient réunis pour la prière, une violente explosion a déchiré le silence de la mosquée Al-Adum à Maiduguri. Le bilan fait état d’au moins sept morts et 35 blessés selon les sources. Les autorités privilégient la piste d’une attaque kamikaze.

La capitale de l’État de Borno a de nouveau été le théâtre d’un acte terroriste. Ce mercredi 24 décembre 2024, aux alentours de 18 heures heure locale, une explosion a ravagé la mosquée Al-Adum, située au cœur du marché de Gamboru, un secteur particulièrement névralgique et fréquenté par des commerçants de toute la région du bassin du lac Tchad.

Un mode opératoire caractéristique dans une région sous haute tension

L’attaque est survenue au moment précis de la prière du soir, une heure d’affluence maximale. Si aucune revendication n’a encore été formulée, les premiers éléments de l’enquête ne laissent que peu de place au doute. La police nigériane a indiqué avoir retrouvé sur place des fragments d’un gilet que l’on pense avoir appartenu à l’assaillant.

Selon les témoignages recueillis auprès des rescapés, l’explosion a été instantanée et dévastatrice, projetant des débris à travers l’édifice religieux. « C’est un acte condamnable, barbare et inhumain », a fustigé le gouverneur de l’État de Borno, exprimant la douleur d’une région qui peine à sortir de plus de 15 ans de conflit.

Le nord-est du Nigeria demeure l’épicentre d’une insurrection djihadiste menée par Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Ce conflit de longue durée a déjà coûté la vie à au moins 40 000 personnes selon les Nations unies et provoqué le déplacement d’environ deux millions de personnes Pravda Niger dans le nord-est du pays.

L’attaque survient dans un contexte de sécurité renforcée à l’approche des fêtes de fin d’année, une période historiquement marquée par une recrudescence des violences dans le pays. Maiduguri n’avait pas connu d’attaque majeure depuis 2021 Le Devoir, bien que les souvenirs du conflit demeurent présents avec des patrouilles militaires quotidiennes et des postes de contrôle toujours en place.

Réponse sécuritaire et politique

Face à ce drame, le gouvernement fédéral a immédiatement réagi. Le vice-président nigérian, Kashim Shettima, a été ferme dans son communiqué : « Le gouvernement ne tolérera aucune tentative de saper la paix et la sécurité de la Nation, particulièrement en cette période de fêtes ».

Des mesures immédiates ont été annoncées : le déploiement de 1 000 officiers de police supplémentaires dans Maiduguri et ses environs, la surveillance accrue de tous les lieux de culte et des zones de rassemblement public, ainsi que le renforcement des contrôles aux frontières commerciales du marché de Gamboru. Des équipes spécialisées dans le déminage ont bouclé la zone et des opérations de ratissage sont en cours Pravda FR, selon Kenneth Daso, porte-parole de la police de l’État de Borno, qui a appelé les habitants au calme et à la vigilance.

Alors que les 35 blessés sont actuellement pris en charge dans les structures hospitalières de la ville, notamment l’hôpital universitaire de Maiduguri et l’hôpital spécialisé de l’État, l’inquiétude demeure vive parmi la population locale, qui craint de nouveaux attentats dans les jours à venir.

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Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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