Niger : Tandja dira-t-il adieu à un troisième mandat ?


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Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, dimanche, contre le gouvernement de Mamadou Tandja, à Niamey. Ce rassemblement, organisé par le Front de défense et de la démocratie, intervient deux jours après l’annulation par la justice du référendum que le président souhaitait mettre en place pour se maintenir au pouvoir. Cette victoire de l’opposition a été endeuillée par la mort du président l’Alliance nigérienne pour la démocratie et le progrès (ANDP), Moumouni Djermakoye.

Les Nigériens maintiennent la pression sur Mamadou Tandja. A l’appel du Front de défense de la démocratie (FDD) – une coalition de syndicats, de partis et d’ONG – , des opposants au président nigérien ont marché, dimanche, à Niamey en scandant « A bas Tazartché (la continuité) ! », « Tazartché est mort ! ». Ce rassemblement, qui regroupait des dizaines de milliers de personnes, intervient deux jours après l’annulation par la Cour Constitutionnelle du référendum prévu le 4 août et voulu par le chef de l’Etat. Cette consultation populaire devait permettre au président de briguer un troisième mandat.

Le FDD continue la lutte

Malgré cette première victoire, le FDD ne baisse pas la garde. Mahamadou Issoufou, le chef du parti nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS, opposition) et de la coalition, a salué la Cour constitutionnelle, cette « sentinelle de la démocratie ». Il a également demandé au pouvoir de doter la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de moyens, afin de mettre en place des législatives anticipées avant la fin août. Sans cet argent, les cartes d’électeurs, indispensables à la tenue des élections, pourraient ne pas être délivrées le 6 juillet prochain.

Interviewé par Afrik.com, Marou Amadou a rappelé que « la lutte continuait ». Pour le président du Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques (Fusad), « La grève générale du 18 juin est toujours maintenue et de nouvelles manifestations sont à prévoir ». « Avec Mamadou Tandja, tout est possible, maintenant c’est dans son intérêt de suivre la décision de la Cour. De plus, la communauté internationale a condamné toute réforme de la loi électorale », explique-t-il. Interrogé sur l’éventualité d’un coup d’état militaire fomenté par le président nigérien, Marou Amadou est catégorique : « Depuis l’assassinat du chef d’Etat Baré, l’armée est incohérente. Elle ne peut pas être un socle pour Mamadou Tandja ».

La mort de Moumouni Djermakoye

Le rassemblement de dimanche a été endeuillé par le décès de Moumouni Djermakoye, le leader de l’opposition et chef de file de l’Alliance nigérienne pour la démocratie et le progrès (ANDP). L’un des instigateurs de la manifestation a été victime d’un malaise alors qu’il s’apprêtait à s’adresser à la foule. Il est décédé, dimanche matin, à l’hôpital de Niamey. Autrefois favorable à Mamadou Tandja, il avait rejoint l’opposition après que le chef d’Etat a confirmé son intention de prolonger son mandat.

Même si la décision de la justice nigérienne est une victoire pour l’opposition. Pour l’heure, Mamadou Tandja, qui a recouru à tous les moyens légaux pour rester au pouvoir, ne s’est toujours pas exprimé. Tout reste donc possible.

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