Niger : interdiction aux ONG d’aller dans l’ouest sans escorte


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Des soldats de l'armée nigérienne
Des soldats de l'armée nigérienne

Sans gardes militaires, les ONG et les organisations des Nations Unies n’ont plus le droit de se rendre dans les endroits dangereux proches de la frontière malienne. Il s’agit là de la nouvelle injonction des autorités du Niger.

C’est suite au rapt de deux voitures du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), le 10 septembre dernier, dans les encablures de Tongo-Tongo que tout a commencé. Cette région est en effet réputée dangereuse. Les membres du CICR n’avaient eu aucun mal à se rendre dans la zone, car ayant fait croire au préfet de Ouallam qu’ils allaient simplement à la rencontre des autochtones de Tangara, à 18 kilomètres de là. A en croire le témoignage des autorités, ils se sont rendus de leur propre chef à Tongo-Tongo, cette même région où des militaires nigériens et américains avaient péri en 2017.

Une disposition loin d’être anodine

Pour ne plus prendre de tels risques à l’avenir, le ministère nigérien de l’Intérieur a proscrit tous les mouvements des ONG et autres démembrements des Nations Unies, à moins que ces déplacements se fassent sous escorte militaire. Cette mesure est loin d’être anodine. En effet, de nombreux véhicules d’organisations humanitaires ont disparu, dès le début des tensions, dans le nord du Mali.

Les régions concernées sont celles de Tahoua, Tillia, Tassara et Tillabéri. Proches de la frontière malienne, elles sont le nid de groupes jihadistes qui, très souvent, sont les auteurs d’attaques sanglantes dans lesquelles ces voitures dérobées sont régulièrement utilisées. Le ministère de l’Intérieur, à travers une correspondance à l’endroit de ses partenaires, n’a donc pas manqué de rappeler que tous les démembrements des Nations Unies et les ONG internationales doivent scrupuleusement respecter cette instruction du gouvernement.

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