Seydou Boro : Mon identité est un voyage personnel


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Françafrique (illustration)
Françafrique (illustration)

Il compte parmi les artistes africains les plus novateurs et reconnus. Danseur et chorégraphe d’exception mais aussi réalisateur, dramaturge, acteur et musicien, Seydou Boro* affirme un singulier parcours transversal. Cofondateur de la compagnie ‘Salia Nï Seydou’, il vient de créer un surprenant solo dans lequel il se met à nu. Rencontre avec un homme au carrefour des arts et des continents, qui refuse de se laisser enfermer…

Par Ayoko Mensah

Les professionnels et les journalistes présentent souvent votre danse comme métissée, fusion de gestuelles africaines et d’un vocabulaire occidental contemporain. Que pensez-vous de cette définition ?

Seydou Boro : Je ne sais pas ce qu’est la danse. Je pense qu’elle commence à exister quand on décide personnellement de ce qu’elle peut être. Danse contemporaine ou traditionnelle, je ne veux plus entendre parler de ce débat. J’ai une autre vision du monde, qui vient de mon métier.

Le métissage est-il pour vous une étiquette de plus ?

Seydou Boro : Pourquoi vouloir toujours chercher à se définir ? A ramener ce que l’on est à une identité, une origine ? Je suis burkinabé, plus précisément samo. Mais mon parcours dépasse largement mon pays. Mon identité est un voyage personnel.

Le métissage vient du cheminement et de l’appauvrissement de l’art. L’art a besoin d’autres matières pour se nourrir. Le créateur doit aller voir ailleurs sinon il meurt. C’est l’histoire de tout parcours artistique. On grimpe une montagne, on arrive au sommet. Puis il faut trouver une autre montagne à escalader, sinon on tombe dans le vide.

Mathilde Monnier le dit dans mon film ‘La Rencontre’* : elle avait envie d’aller voir ailleurs.

Seydou Boro : En ce sens, le métissage est un point clé de la création.

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