MILIA 2001 : bilan mitigé


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Globe terrestre
Globe terrestre représentant une partie de l'Afrique

Bilan mitigé pour le huitième MILIA à Cannes, marché international des Contenus Interactifs, dont les participants témoignaient d’un optimisme plus mesuré cette année que les années précédentes. Même si l’élan de Vivendi Universal et l’augmentation de la fréquentation africaine venaient répondre à la morosité des anglo-saxons, présents en masse…

Image de la relative déprime qui régnait sur certaines allées : le propos de Bruno Bonnel, président d’Infogrammes, premier concepteur mondial de jeux sur PC, qui annonçait une phase de réalisme et de consolidation de ses résultats économiques, après la rapide expansion du périmètre de son groupe par le rachat d’entreprises en difficulté…

Bilan mitigé aussi du côté de organisateurs, dont le service de presse, s’il ne confessait pas une légère diminution du nombre des exposants (constatée néanmoins par les habitués, comme Christophe Agnus, Président de Transfert.net, site média phare de la nouvelle économie) devait admettre l’absence de plusieurs grands groupes habitués de la manifestation, à commencer par France Télévision ou le groupe RTL, et notamment la chaîne française M6.

Le camp des optimistes

Bilan mitigé aussi, mais plus positif, du côté strictement africain, où le faible nombre d’exposants (Maurice étant le seul pays représenté à cette grande foire de l’Internet) était contrebalancé par un nombre plus important de visiteurs que les années précédentes, notamment égyptiens, marocains, tunisiens, mais aussi nigérians ou sud-africains… Leur état d’esprit était globalement plus conquérant que celui des américains et des européens, car le marché d’Internet est encore, en Afrique, dans une phase d’expansion et de progression rapide, alors que sa croissance marque le pas ailleurs dans le monde.

De sorte qu’il fallait aller vers les intervenants du Continent pour retrouver un propos aussi optimiste et positif que celui de Jean-Marie Messier, seul patron d’un grand groupe, le groupe Vivendi Universal en l’occurrence, à annoncer encore au MILIA 2001 des investissements importants et le déploiement d’offres nouvelles, plus spécifiquement dans les domaines de l’éducation, de la musique en ligne (via une plate-forme de distribution conçue avec Sony), du cinéma, et des jeux en ligne… Ultime certitude à ses yeux : le contenu est roi, et l’accès en est la clé, d’où la mise en place de passerelles fonctionnelles entre les catalogues dont Vivendi dispose des droits.

Le discours de Lionel Jospin, Premier ministre français, présenta une juste synthèse entre les ambitions liées au développement d’Internet et les inquiétudes nées du ralentissement de la croissance américaine : Internet est à coup sûr un secteur d’activités créateur d’emplois nouveaux et de services inédits, il n’en doit pas moins être précisément encadré afin de ne pas connaître de dérives, notamment en ce qui concerne la protection des droits d’auteur et des oeuvres…

Deux confirmations

Suivant de peu le salon Internet de Yaoundé, le MILIA cannois s’imposait donc cette année encore comme le premier rendez-vous des programmes numériques et des sites Internet. Avec deux confirmations majeures : tout d’abord, dans la grande diversité des services proposés, les jeux constituent le premier marché pour le CD-Rom et l’information le premier marché pour l’Internet. Car l’actualité ne s’accommode pas d’un support figé, tandis qu’à l’inverse les meilleurs jeux réclameraient une généralisation des hauts-débits Internet pour pouvoir être transposés  » en ligne  » …

Seconde confirmation : les utilisateurs d’Internet réclament des services utiles. Information, culture, économie, banque, services divers : tout a sa place sur le réseau, pourvu que ce soit utile et réponde à un besoin réel !

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