Migration : l’Europe accentue la pression sur la Tunisie !


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Gérald Darmanin, ministre françaisn de l'Intérieur
Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin

La question centrale de la migration irrégulière est au cœur de la visite en Tunisie du ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et de son homologue allemande, Nancy Faeser.

Le chef de la police française, Gérald Darmanin, et son homologue allemande, Nancy Faeser, sont arrivés à Tunis, dimanche soir, pour une visite de deux jours. Celle-ci s’articule autour de la migration irrégulière. Les ministres de l’Intérieur de ces deux pays européens ont été accueillis par leur homologue tunisien, Kamel Fékih, à l’aéroport international de Tunis.

La migration au centre de la collaboration

Cette visite intervient une semaine après celle de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de la présidente du conseil italien, Georgia Meloni, et du Premier ministre néerlandais, Mark Rutte. Ces derniers avaient rencontré le chef de l’Etat tunisien, Kaïs Saïed. A l’issue de cette rencontre, la Tunisie et l’Union Européenne avaient annoncé un mémorandum.

Ce programme prend en compte le renforcement des relations économiques et commerciales avec la Tunisie, la mise en place d’un partenariat dans le domaine de l’énergie renouvelable, le rapprochement entre les peuples et la migration. Ce dernier point étant au centre de cette collaboration. L’Union Européenne avait alors promis une aide financière immédiate de 107 millions de dollars en faveur de la Tunisie.

Allocation de près de 500 millions de dollars

Cette allocation se faisait dans le cadre d’un plan de soutien à la lutte contre la migration clandestine. Il y a quelques jours, la Banque mondiale avait en outre décidé d’allouer des fonds à la Tunisie. L’institution financière a prévu des allocations annuelles, allant de 400 et 500 millions de dollars, mobilisées sur une période de cinq ans. Un partenariat stratégique entre la Banque mondiale, la Société financière internationale et l’Agence multilatérale de garantie des investissements.

Il s’agit là d’un nouveau type de collaboration avec la Tunisie, pour la période 2023-2027. Au même moment, l’Union Européenne a réitéré son engagement avec la Tunisie pour relever le défi de la migration irrégulière. « L’Union Européenne se tient aux côtés de la Tunisie », a confié le président du Conseil européen, Charles Michel. Ajoutant que « la prospérité, la stabilité économique et la démocratie de la Tunisie sont les priorités du bloc des Vingt-sept ».

La Tunisie ne sera pas le gendarme de l’Europe

Jeudi, sur son compte Twitter, Charles Michel avait rassuré que « l’UE reste engagée avec la Tunisie pour relever ensemble le défi de la migration irrégulière ». La veille, le Président tunisien, Kaïs Saïed, avait réitéré à Charles Michel que la migration irrégulière ne pouvait être traitée qu’à travers « une approche collective en s’attaquant à ses causes profondes et non pas uniquement à ses conséquences ». Saïed avait toutefois mis en garde que son pays ne pouvait être que gardienne de ses propres frontières.

Depuis le début de l’année 2023, les rives tunisiennes, situées à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa, sont prises d’assaut par des migrants qui comptent rallier l’Europe. En visite à Sfax, il y a dix jours, Kaïs Saïed avait mis en garde que la Tunisie ne sera pas le gendarme de l’Europe. Un message clair qui a certainement provoqué la valse des autorités européennes dans ce pays d’Afrique du Nord.

Lire : Tunisie-Maroc : Kaïs Saïed joue-t-il la même carte migratoire que Mohammed VI ?

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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