Mauvaise pêche pour l’Europe


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Drapeau de l'Europe
Drapeau de l'Europe

Les navires de pêche européens ont cessé toute activité dans les eaux sénégalaises depuis le 1er janvier. L’accord de pêche Sénégal-Union européenne, qui a expiré le 31 décembre, n’a pas été prorogé. Les négociations pourraient reprendre en février.

Les navires espagnols, portugais, français, italiens et grecs ont cessé leurs activités dans les eaux sénégalaises depuis le 1er janvier. Sénégalais et Européens ne sont pas arrivés à s’entendre pour proroger l’accord de pêche qui lie le Sénégal à l’Union européenne. Les deux parties se sont heurtées à deux obstacles : les zones de pêche et le temps nécessaire à la reconstitution des ressources halieutiques. « Le Sénégal n’a pas pris de dispositions discriminatoires par rapport aux armateurs européens. Ce sont les mêmes zones qui sont imposées aux armateurs sénégalais. Ce sont aussi les mêmes temps de repos biologiques appliqués aux armateurs sénégalais qui le sont aux armateurs européens. On ne peut pas faire mieux », explique à Wal Fadjri Saer Seck, président du Groupement des armateurs et industriels de la pêche du Sénégal (Gaipes).

Le poisson, la mer et le fric

L’Union européenne reproche au Sénégal d’avoir pris de nouvelles mesures sans consultations préalables et assure que les possibilités de pêche dans les eaux sénégalaises seraient déterminées de façon scientifique. La polémique a été déclenchée suite aux critiques du Fonds mondial pour la nature (WWF). Cette organisation accuse l’Union européenne de vouloir accroître de 60% ses droits de pêche. « Il faut déjà savoir que l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Sénégal a été un peu vidé de sa substance par tout un ensemble de navires italiens ou bien espagnols qui ont pris des pavillons de complaisance. Ils ont trouvé des prête-noms au Sénégal. Ceux-ci leur ont permis de prendre des pavillons sénégalais pour obtenir des licences de pêche », signale Saer Seck.

L’accord de pêche, permettant aux bateaux de l’UE de pêcher dans les eaux sénégalaises, remonte aux années 80. Le nouveau protocole devrait remplacer celui signé en 1997, arrivé à échéance le 31 décembre 2001 après avoir été prorogé de sa date initiale d’expiration en avril. Une nouvelle extension de trois mois devait être appliquée si les négociations sur le nouveau protocole n’étaient pas concluantes. L’UE avait payé 48 millions d’euros au Sénégal en guise de compensation financière en quatre ans.

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