Maroc : 20 jeunes incarcérés à Tétouan et Agadir pour avoir brandi le drapeau espagnol en mémoire d’Hayat


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Hayat Maroc
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La contestation se poursuit au Maroc après l’assassinat d’Hayat Belkacem, une étudiante de 22 ans, abattue par les forces de sécurité du Maroc, alors qu’elle tentait, avec d’autres compatriotes, de quitter son pays par la voie maritime pour rejoindre l’Europe.

Soufiane Al-Nguad, 32 ans, s’était indigné de la mort de l’étudiante et avait appelé les jeunes supporteurs de foot à manifester et à s’habiller en noir en guise de deuil à l’occasion d’un match, le 30 septembre à Tétouan. Son appel avait été largement suivi et le week-end suivant avait été le théâtre d’une grande agitation à Tétouan. Les manifestants, en grande partie des supporters de l’équipe de football locale étaient vêtus de noir en solidarité pour protester contre la mort d’Hayat, originaire de la ville, qui devait commencer sa deuxième année de droit à l’Université de Martil. Des milliers de jeunes ont profité du début de la saison de football au Maroc pour transférer leur colère et leur frustration en criant pendant le match et avant lors d’une manifestation spontanées des slogans « Le peuple renonce à la nationalité marocaine ! » ou« nous te vengerons Hayat ».

Soufiane Al-Nguad a été interpellé et placé en détention préventive. « Ses avocats avaient demandé le report de l’audience, mais Soufiane, sûr de son innocence, avait préféré un jugement immédiat », rapporte Khadija Ryadi de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) interrogé par La Croix. Il a été condamné ce jeudi 18 octobre  à deux ans de prison ferme pour « propagation de la haine », « appel à l’insurrection civile » et « outrage au drapeau national ».

Une vingtaine d’autres jeunes âgés de 14 à 23 ans, dont dix mineurs, ont aussi été arrêtés, et placés en détention préventive pour « outrage au drapeau national », « manifestation non autorisée » et « destruction de biens publics et privés ». L’outrage au drapeau national est passible de 6 mois à 3 ans de prison rappelle le journal La Croix. La peine peut être portée à cinq ans si le délit est commis « lors d’un rassemblement », selon l’article 267-1 du Code pénal.

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