Manil, un enfant de 8 mois au centre d’un contentieux financier entre la France et l’Algérie


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Polémique : pourquoi Manil, un bébé algérien de huit mois, dans l’attente d’une greffe de moelle osseuse, ne peut être opéré en France ? A cause d’une ardoise de 600 millions d’euros que la Caisse nationale des assurances sociales algérienne doit à son homologue française.

Pas d’opération chirurgicale pour Manil Blidi. Ce bébé-bulle algérien de huit mois est dans l’attente d’une greffe de moelle osseuse en France. Sauf que l’opération n’est pas réalisable pour le moment. Et pour cause, l’Algérie doit 600 millions d’euros à la sécurité sociale française. Il aura donc fallu le cas de Manil pour découvrir que, en Algérie, la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) met du temps à rembourser. Mais cette fois-ci, la France dit stop aux impayés ! Et malheureusement, c’est Manil qui en fait les frais.

La règle pour les patients algériens en France est que les hôpitaux français et l’assurance maladie prennent en charge le coût des opérations. La facture est ensuite envoyée à la CNAS pour remboursement. Le hic, c’est qu’elle ne rembourse pas. D’après un pointage réalisé par les autorités françaises, l’Algérie doit 10% du déficit annuel de l’assurance maladie en France qui s’élève à 6 milliards d’euros. Tant que le différend financier n’est pas réglé, les hôpitaux français refusent de prendre en charge Manil.

Une affaire d’Etat

Le cas de Manil est en passe de devenir une affaire d’Etat, si ce n’est déjà le cas. L’avocat de la famille Blidi, Alain Garay, a interpellé, lundi, le président français Nicolas Sarkozy afin qu’il s’entretienne avec le père de Manil et qu’il intercède auprès du président algérien Abdelaziz Bouteflika.

Consciente du problème, l’Algérie n’a pas établi de visa médical pour Manil dont l’opération s’élève à près de 200 000 euros. La dette algérienne s’explique aussi, selon Europe1, par des factures impayées laissées par des Algériens arrivés en France avec un visa touristique. « Ils se présentent alors aux urgences où, en France, on ne refuse personne. Après l’opération, nombreux sont ceux qui repartent sans régler la facture », affirme la radio.

Aujourd’hui, l’opération ne peut avoir lieu ni en Algérie par manque d’équipements, ni en France car les hôpitaux et la sécurité sociale demandent des garanties avant de s’engager. Un conflit contentieux qui met gravement en péril la vie de Manil.

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