Manifestations au Kenya : l’arrestation près de 500 civiles met la nation sous tension 


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Manifestations au Kenya
Manifestations au Kenya

Au Kenya, ce qui devait être une journée de recueillement en hommage aux victimes du mouvement citoyen de 2024 s’est transformé en une flambée de violences le 25 juin dernier. Des manifestations organisées dans plusieurs villes ont dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre, s’accompagnant de scènes de pillages et de destructions massives, notamment dans le centre de Nairobi.

Selon la police, 485 personnes ont été arrêtées pour des faits allant du meurtre au viol, en passant par des actes de terrorisme présumés.

Des accusations graves et une enquête nationale

La Direction des enquêtes criminelles kenyane a précisé que sur les 485 interpellés, 448 ont été formellement inculpés, tandis que 37 restent sous enquête. Les charges retenues sont lourdes : meurtres, viols en réunion, incendies volontaires, possession illégale d’armes à feu, et même incitation à la violence. Le chef de la DCI, Mohamed Amin, a dénoncé « une machination orchestrée » par un réseau de criminels ayant infiltré les manifestations, avec pour seul objectif de semer le chaos. Les autorités affirment poursuivre activement les organisateurs et financiers présumés de ces violences.

Bilan humain lourd et indignation internationale

Le bilan humain est tragique. La Commission nationale kényane des droits humains a confirmé la mort de 19 personnes et le nombre effarant de 531 blessés, dont plusieurs victimes de violences sexuelles. Onze policiers ont également été grièvement blessés, certains dans un état critique. Des ONG de défense des droits humains, dont Human Rights Watch, ont appelé le gouvernement à ne pas criminaliser les manifestants et à enquêter sur les abus commis par les forces de sécurité. De leur côté, les Nations unies ont exhorté à la retenue et à la conduite d’enquêtes transparentes.

Colère sociale et tensions politiques persistantes

Depuis l’élection de William Ruto en 2022, le pays est traversé par une série de crises économiques et politiques. L’an dernier, des semaines de manifestations contre un projet d’augmentation des impôts avaient déjà coûté la vie à au moins 60 personnes. La contestation actuelle semble prolonger cette frustration populaire, nourrie par la pauvreté, la répression policière et un sentiment croissant d’injustice sociale. La récente explosion de violence reflète une colère encore vive et mal contenue, alors que le pouvoir peine à instaurer un dialogue avec la jeunesse mobilisée.

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