Mali : première édition du E-Festival


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Le premier E-Festival du Mali s’est ouvert vendredi dernier à Bamako. Jusqu’à mardi, quelque 400 jeunes âgés de 10 à 25 ans sont formés aux Nouvelles technologies de l’information et de la communication. L’initiative, qui profite à autant de filles que de garçons, connaît un franc succès. A tel point que les formateurs s’avouent un peu débordés.

Les nouvelles technologies au service de la jeunesse. Depuis vendredi, plusieurs centaines de jeunes des rives droite et gauche de Bamako (Mali), mais aussi de certaines régions du pays, sont réunis dans la capitale pour l’E-Festival. Cette première initiative du genre, organisée par le ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies, leur permet de suivre une formation aux Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Elle profite pareillement, sur exigence du ministère, aux filles et aux garçons. Elle connaît un succès tel que les formateurs sont parfois débordés. Mardi, où l’aventure informatique prendra fin, une récompense sera remise aux meilleurs élèves.

Former les jeunes pour diffuser l’information

L’E-Festival est né d’une forte demande des couches les plus jeunes. « La fête de l’Internet que nous avons organisée en mars dernier a connu un grand succès. Alors le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies (Gaoussou Drabo, ndlr) a promis de mettre en place la première édition d’une autre manifestation qui serait reconduite chaque année », raconte Moulaye Haïdara, président de la commission d’organisation de l’E-Festival. Pour organiser cet événement, les autorités ont déboursé « 50 à 60 millions de FCFA en tout », poursuit Moulaye Haïdara.

Les « apprentis » sont des écoliers, des collégiens, lycéens, des étudiants, mais aussi des diplômés sans emploi. Les jeunes sont en effet la cible de cette manifestation. Le quotidien malien L’Essor rapporte les paroles du ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies sur ce choix : « Notre but n’est pas de pratiquer une discrimination par l’âge. Mais de faire le pari que les jeunes seront les meilleurs propagateurs de l’usage des (N)TIC dans le reste de la société. » Autre objectif de l’administration : « Renforcer le CV des jeunes diplômés et assurer une formation de base des plus jeunes », souligne Abdoulaye Koïta, l’un des 28 formateurs.

Les meilleurs des écoles sélectionnés

Parce que les autorités ne pouvaient pas offrir cette formation à tous les 10-25 ans du pays, il a fallu opérer une sélection. « Ce sont les académies du pays qui s’en sont chargées. Nous avons bien insisté pour qu’il y ait autant de filles que de garçons afin qu’ils soient sensibilisés en même proportion à l’outil informatique », explique Moulaye Haïdara.

Ils sont quelque 400 heureux sélectionnés. La majorité est originaire des rives droite et gauche de la capitale. Mais « des lycéens de l’intérieur (des autres régions, ndlr) ont également été envoyés par des leurs académies régionales », précise Moulaye Haïdara. Ils suivent gratuitement les formations « au Palais des Congrès (où la majorité de l’activité est concentrée), à la mission de l’informatique et des nouvelles technologies de l’information (Minti), aux Halles de Bamako, au Campus numérique de la Francophonie et le Cyber du Dr Cheick Modibo Diarra », énumère Abdoulaye Koïta.

Théorie, pratique et jeu

Les cours sont dispensés par vague, selon le niveau et par tranche d’âge (10-15, 16-20, 21-25). « Il y a deux volets de formation : l’initiation informatique et celle Internet. Elles durent chacune de 8 à 16 heures, avec une pause déjeuner entre 12 et 13 heures. Les formateurs ont un vidéo-projecteur avec un écran géant qui leur sert de support pour faire le cours théorique », commente Abdoulaye Koïta. Pour la pratique, il précise que les apprentis disposent de 100 ordinateurs. Chacun est occupé par deux enfants.

Fidi a 13 ans. Lorsque nous l’avons interrogé, il apprenait à ouvrir une boîte e-mail. « J’ai beaucoup appris. Je ne savais pas comment me servir d’Internet avant de venir ici. Maintenant, je sais comment envoyer un message. Pour l’informatique, je sais comment créer un dossier et mettre des documents à l’intérieur », explique-t-il. Mariam, 10 ans, savait déjà se servir d’Internet, mais elle est très satisfaite de la formation qui lui a notamment permis de connaître « les systèmes d’exploitation ».

Autre forme d’apprentissage : les jeux, pour lesquels 30 machines sont disponibles. Car l’initiative se veut aussi ludique. Douze formateurs se tiennent prêts à aider les élèves en difficulté sur un jeu interactif ou en ligne. Ces activités permettent aux plus jeunes de se familiariser avec le clavier. D’apprendre en s’amusant.

Victime de son succès

Le succès est au rendez-vous. Peut-être même un peu trop. « Depuis le premier jour, les salles sont remplies. La direction du Palais des congrès se plaint d’ailleurs un peu du fait qu’il y a trop d’enfants. Certains des enfants qui ont été sélectionnés se présentent en effet avec des camarades, qui ne peuvent pas participer aux activités parce qu’ils ne sont pas sur la liste. Alors ils restent dehors dans la cour, ce qui ne fait pas très bien », précise Boubacar Welle Diallo, directeur adjoint du Palais des congrès. Abdoulaye Koïta avoue que cette affluence imprévue pose quelques problèmes de gestion, mais qu’en s’appuyant sur la liste tout finit par rentrer dans l’ordre.

Mardi, la formation s’achèvera en beauté. « Des tests seront organisés avec une finale au bout, tant pour les formations que pour les jeux. Il y aura un vainqueur fille et un garçon dans chaque groupe », explique Moulaye Haïdara. Pour la clôture, l’excellence sera une nouvelle fois à l’honneur.

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