Mali : les Etats-Unis critiquent le plan militaire de la Cedeao


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Alors que l’Union européenne a décidé d’apporter son soutien aux soldats maliens pour l’intervention dans le nord-Mali, Washington juge inefficace le plan militaire proposé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

La communauté internationale au chevet du Mali. Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne réunis lundi à Bruxelles ont décidé de soutenir le Mali pour récupérer le nord contrôlé par les islamistes. L’Union européenne (UE) se chargera donc de former les soldats de l’armée malienne.

La mission devrait débuter début 2013. Elle comptera 250 instructeurs, selon la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton. La France, qui connait le mieux le dossier malien, dirigera cette mission. Des pays comme l’’Espagne, l’Allemagne, la Suède, la Belgique, le Royaume-Uni et la Finlande participeront aussi à cette opération. La Pologne ainsi que le Canada devraient également leur prêter main forte. L’objectif est de former quatre bataillons soit 2600 soldats.

Un plan militaire inefficace

Les Etats-Unis qui n’ont pas été conviés à ce sommet européen juge inefficace le plan militaire proposé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Pour Washington, les effectifs prévus par la Cedeao sont insuffisants face aux groupes islamistes armés. L’organisation ouest-africaine compte déployer 3.300 hommes dans la région. Les Etats-Unis estiment le nombre de combattants islamistes entre 800 et 1200.

Andrew Mc Gregor, spécialiste du Mali à la Fondation Jamestown de Washington, selon RFI, émet des doutes sur l’armée nigériane, qui a pourtant très bonne réputation, étant considérée comme la plus solide au sein de la Cedeao. Il estime que la mission des soldats de l’organisation ouest-africaine est périlleuse car ils connaissent mal le désert.

Aqmi a un fort potentiel de frappe

Le général Carter Ham, commandant des forces américaines pour l’Afrique (Africom), pointe du doigt, quant à lui, les divisions au sein de l’armée malienne suite au coup d’Etat mené contre Amadou Toumani Touré. Il met en exergue les conflits « entre les forces spéciales, les bérets rouges, et le reste de l’armée. Et puis ils ne sont pas à la hauteur. Mais l’idée de demander à cette armée malienne, un ensemble très hétérogène d’un point de vue ethnique, d’être en première ligne au nord du Mali, c’est aller droit dans le mur », rapporte RFI.

Il ne faut pas sous-estimer les islamistes, d’après Carter Ham. Selon lui, le groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a un « très fort potentiel pour frapper l’Europe et les Etats-Unis ». Il a rappelé mercredi dernier que « ce réseau a tué quatre Américains », faisant allusion à l’attaque du 11 septembre contre le consulat américain à Benghazi, en Libye, où l’ambassadeur Christopher Stevens et trois autres Américains ont péri. « Cela veut dire, pour moi, qu’il y a une menace imminente, a-t-il ajouté. Selon lui, la communauté internationale doit aider l’Afrique à lutter contre cette menace avant que le groupe terroriste devienne plus fort ».

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