Mali : la junte va-t-elle exécuter les exigences de la CEDEAO ?


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CEDEAO (illustration)
CEDEAO (illustration)

Face à la situation que traverse le Mali, la CEDEAO garde actives les sanctions économiques à l’endroit de Bamako et du Comité national pour le salut du peuple (CNSP). La conférence tenue par les pays membres de la CEDEAO, conduite par Mahamadou Issoufou, le chef de l’Etat nigérien, exige à la junte un Président civil au Mali d’ici le 15 septembre.

Tous les chefs d’Etat membres de la CEDEAO se sont mis d’accord, ce lundi 7 septembre. La junte militaire en place au Mali écope de plusieurs sanctions économiques, avec en prime un ultimatum d’une semaine pour installer le président de la Transition, de même que le Premier ministre. La CEDEAO précise également qu’ils doivent tous être des civils. A Niamey, il se dit un peu partout que « le temps des coups d’État dans l’espace de la CEDEAO est révolu ».

Le Mali doit se mettre au pas

Le délai accordé par la CEDEAO pour la transition est d’une année. Passé ce délai, Kalla Ankourao, le ministre nigérien des Affaires étrangères souligne que de nombreuses institutions internationales risquent de se retirer du Mali. Le pays pourrait alors se retrouver condamné. Par ailleurs, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest dit prendre acte des rencontres inter-maliennes instruites par la junte militaire. Cette dernière a maintenant le temps qui joue contre elle, surtout face à cet ultimatum de la CEDEAO. Certaines sources affirment qu’il est possible qu’une réponse soit donnée en fin de semaine, après une rencontre entre les militaires.

Rappelons que l’actuelle situation découle du coup d’Etat orchestré par les militaires maliens, le 18 août 2020. Il a débuté à quelques kilomètres de la capitale, plus précisément au camp militaire Soundiata-Keïta situé à Kati. Placé en résidence surveillée en même temps que son Premier ministre, le désormais ex-Président, Ibrahim Boubacar Keita (IBK), a, dans un premier temps, été autorisé à regagner sa famille. Victime d’un « léger AVC », il sera admis dans une structure hospitalière privée de Bamako, où il passera trois jours.

L’ancien Président malien a pris l’avion, durant le week-end, en direction des Emirats Arabes Unis, pour des « soins plus poussés ». Selon certaines sources, son départ à l’étranger a été soumis à certaines conditions posées par la junte, sans autre précision. Il se dit toutefois que la junte assure ses arrières, notamment avec la coïncidence du départ d’IBK pour les Emirats Arabes Unis, la rencontre Macron et Ouattara connu pour avoir voulu lancer l’assaut sur Bamako après le putsch, et la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO à Niamey.

La question qui taraude les esprits est de savoir si la junte va exécuter les exigences de la CEDEAO, en mettant en place un pouvoir civil, au plus tard le 15 septembre. Plus qu’une semaine pour en savoir davantage. D’ici là; les pourparlers initiés par les militaires, qui, rappelons-le, ont le soutien intégral du peuple malien, se poursuivent.

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