Makélélé prend sa retraite internationale


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Claude Makelele

Comme attendu, Claude Makélélé a fait savoir lundi, au lendemain de la défaite des Bleus en finale de la Coupe du monde de football 2006 en Allemagne, qu’il n’ira pas au-delà de 50 sélections. Le Français né à Kinshasa (RD Congo) met ainsi fin à sa carrière internationale sans avoir emporté aucune victoire avec l’équipe de France.

« C’est assez difficile mais je crois que je vais arrêter la sélection », a affirmé Claude Makélélé lundi au micro de TF1. « Il y a une génération qui vient derrière. On a vécu tout au long de ces mois avec une génération de jeunes qui ont une telle motivation que je crois qu’ils peuvent prendre le relais », a ajouté le milieu de terrain français au lendemain de la défaite des Bleus face à l’Italie en finale de la Coupe du monde de football. « Il y a parfois des décisions difficiles à prendre mais je crois que pour moi c’est la meilleure décision », a-t-il conclu mettant ainsi définitivement fin à sa carrière internationale après 50 sélections en équipe de France. Déjà en septembre 2004, à l’issue de l’Euro, très affecté par les critiques sur ses prestations pendant la compétition, il avait annoncé sa retraite internationale, avant de revenir en août 2005 avec Zinedine Zidane et Lilian Thuram.

Un palmarès en club impressionnant

Claude Makélélé a 9 ans lorsqu’il débarque en France en provenance de Kinshasa (République démocratique du Congo) pour vivre avec son oncle paternel. Issu d’une famille de footballeurs (son père est un ancien international congolais qui a terminé sa carrière en Belgique et son oncle a fait partie des « Léopards » de la RDC, l’équipe nationale), il commence très jeune à taper le ballon à Melun, en Seine et Marne, où il a grandi. A 17 ans, il intègre le centre de formation de Brest Armorique qu’il est contraint de quitter en décembre 1991 pour des raisons financières. Le club breton dépose le bilan et est rétrogradé administrativement en troisième division. Alors que plusieurs clubs se précipitent à Brest pour y dénicher des jeunes talents, Makélélé est remarqué par Robert Budzinski qui le fait venir au FC Nantes Atlantique en Division 1 où il va jouer son premier match en première division française, le 8 août 1992. Très vite, il devient un des meilleurs milieux de terrain récupérateur du club nantais avec lequel il gagne le titre de Champion de France en 1995.

En 1997, il quitte Nantes pour l’Olympique de Marseille où il ne reste qu’une saison. Après deux saisons convaincantes au Celta Vigo, en Liga espagnole, il rejoint le prestigieux club du Real Madrid, marquant un véritable tournant dans sa carrière. C’est le début de sa success story dans les plus grands clubs au monde. D’abord au sein du club moyen de la Liga, il explose et s’impose comme l’un des meilleurs milieux de terrain défensifs du championnat espagnol. Sa présence au Real est tout aussi remarquable. S’étant affirmé comme indispensable dans l’entre-jeu madrilène, il remporte en 2002, avec son compatriote Zinedine Zidane, la Ligue des Champions, un tremplin parfait et une vitrine extraordinaire pour attirer le regard d’un sélectionneur. Cependant, en 2003, à cause d’un problème de revalorisation de son contrat, il quitte le club espagnol pour celui de Chelsea, dans la capitale anglaise, où il va confirmer son talent en devenant Champion d’Angleterre en 2005. Sa réussite en club contraste avec ses prestations en équipe de France où ses performances sont loin de convaincre.

Une carrière sans victoire avec les Bleus

Paradoxalement, en dépit de ses exploits dans les grands clubs européens, les sélectionneurs français tardent à l’appeler en équipe nationale. En effet, entre sa première sélection, le 22 juillet 1995 à l’occasion du match amical France-Norvège (0-0), et 2000, il n’a été sélectionné qu’à deux reprises, toujours en amical. C’est donc devant sa télévision qu’il a assisté, comme tous les Français, au triomphe des Bleus au Mondial 1998 et à l’Euro 2000. Il ne trouve une place régulière en sélection nationale qu’à partir de 2000. Il fait partie du voyage au Japon pour la Coupe du monde 2004 (il dispute le troisième match contre le Danemark) et au Portugal pour l’Euro. Il est devenu entre temps un des piliers de l’équipe de France. Après les nombreuses critiques sur l’échec des Bleus en quart de finale face au futur champion d’Europe grec et la mauvaise ambiance qui règne au sein de l’équipe tricolore, Makélélé dit adieu à la sélection nationale avant de revenir un an plus tard. Avec lui, les Bleus qu’on disait en danger parviennent finalement à se qualifier pour la Coupe du monde 2006 en Allemagne en battant les Irlandais.

Très performant tout au long du Mondial 2006, Makélélé a tout donné, démontrant ses talents de râtisseur de ballons. Il est aujourd’hui perçu comme l’un des meilleurs « porteurs d’eau », au même titre que son coéquipier Patrick Vieira avec qui il formait un duo intraitable. Il s’est ainsi vu décerner le 13 juin dernier, lors de la première rencontre des Bleus contre la Suisse, le titre d’Homme du match par la Fédération Internationale de football (Fifa). Il est à regretter que malgré son palmarès impressionnant avec les meilleurs clubs européens, le joueur français d’origine congolaise achève sa carrière internationale en n’ayant décroché aucun titre avec les Bleus après 50 sélections. Il pourra toujours se consoler avec la médaille de la finale de la Coupe du monde 2006. Agé de 33 ans, Claude Makélélé a donc décidé de passer la main à la nouvelle génération.

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