Maciré Sylla : « Il faut préserver les traditions africaines ! »


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Maciré Sylla
Maciré Sylla

La chanteuse guinéenne Maciré Sylla revient sur scène avec son cinquième album : Talitha. Ce nouvel opus, qui porte le nom de l’une de ses quatre filles, est teinté de rythmes traditionnels africains. Elle délivre à travers ce voyage musical en langue sassou des messages de paix et d’amour.

Agée de quarante-deux ans, Maciré Sylla chante depuis son plus jeune âge. Cette guinéenne au rythme dans la peau incarne à travers ses chansons la joie de vivre. Maciré vit depuis vingt ans à Genève, en Suisse, avec son mari et ses quatre filles. La chanteuse, qui a chanté dans tout l’Europe, rêve désormais de se produire sur les scènes africaine.

Afrik.com : Quel est le message que vous avez voulu délivrer à travers cet album ?

Maciré Sylla : Dans cet album, je parle de la paix, de l’amour. J’incite aussi ceux qui font la guerre à tout arrêter car elle détruit des vies. Je parle aussi beaucoup de l’aide que nous devons apporter aux pauvres et aux femmes. Je pense qu’il faut les soutenir. Je chante aussi ma famille, mes amis, mes tantes pour leur rendre hommage. Je les remercie pour tout le bien qu’ils m’ont apporté. C’est très important pour moi de rendre hommage à mes proches car ils m’ont tout donné.

Afrik.com : Quel est la particularité de cet album par rapport aux précédents ?

Maciré Sylla : Mon premier album par exemple était encore plus traditionnel que celui-ci. J’étais encore très jeune. Il y a beaucoup d’évolution dans celui-ci qui est aussi traditionnel mais très ouvert car il y a plusieurs types de musiques. On a commencé à faire des mélanges petit à petit pour que chaque ethnie se retrouve dans ma musique. Je m’inspire de plusieurs chanteurs du monde aussi bien africains qu’européens et américains. Je travaille aussi beaucoup avec mon mari qui produit mes albums. Il fait de la flute, du djembé, de la guitare, c’est un musicien très complet. Nous écrivons les textes ensemble.

Afrik.com : D’où vous vient l’inspiration ?

Maciré Sylla : Je crée mes textes de façon spontanée. Je ne les écrits pas. Tout est dans ma tête. Parfois dans la nuit, je n’arrive pas à dormir car ça cogite dans tous les sens. Les paroles, la musique, tout me vient spontanément. Puis je me lance pour les mettre en forme au studio. C’est aussi la manière dont on m’a appris à chanter.

Afrik.com : En écoutant l’album, on reconnaît plusieurs instruments traditionnels africains tels que le balafon ou encore le djembé. Est-ce une manière pour vous de représenter les traditions africaines ?

Maciré Sylla : Les traditions africaines sont très importantes pour moi. Même s’il faut s’ouvrir au reste du monde, il est primordial de préserver les traditions africaines ! A travers mes albums je fais des mélanges de sonorités de différents horizons mais je garde toujours la partie traditionnelle.

Afrik.com : Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec le rappeur suisse Jonas ? Pourquoi avez-vous voulu inclure du rap dans cet album ?

Maciré Sylla : C’est un proche qui me l’a présenté. J’avais besoin de quelqu’un pour faire la partie rap dans l’album et j’ai donc fait appel à lui. Notre collaboration s’est très bien passée. D’autant plus que j’avais déjà chanté avec lui sur des titres de son album. J’ai inclus du rap dans mon album pour faire un mélange de plusieurs genres musicaux. Dans cet album, il y a des chansons très salsa, d’autres très blues, etc. Je voulais que tout le monde puisse l’écouter. Je ne voulais laisser personne de côté.

Afrik.com : Qu’est ce qui vous a donné l’envie de chanter ?

Maciré Sylla : Je chante depuis l’âge de huit ans. Je suis issue d’une famille d’artistes. Mon père et ma mère faisaient partis d’un ballet, donc ils m’ont très tôt initié à la musique. Au village, ma grand-mère organisait de grandes fêtes et incitait toutes les jeunes filles à chanter et à danser. La musique est un héritage familial pour moi.

Afrik.com : Quels sont vos projets ?

Maciré Sylla : J’aimerais faire une tournée en Afrique. Beaucoup de mes amis me réclament et mon public me manque aussi. L’objectif est de me produire partout en Afrique : au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso… Pour l’heure, nous préparons pour ce mois de juin cinq concerts en Europe qui se tiendront en Allemagne, en France et en Suisse. Nous préparons également la production de deux clips vidéo avec des chansons issues de l’album.

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