Londres menace de restriction de visas : trois pays africains dans le viseur


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Drapeau du Royaume-Uni
Drapeau du Royaume-Uni

Le Royaume-Uni hausse le ton face à trois pays africains. Londres menace l’Angola, la Namibie et la RDC de restrictions de visas, les accusant de ne pas coopérer au retour de leurs ressortissants en situation irrégulière. Une mesure de pression diplomatique qui s’inscrit dans la nouvelle politique migratoire du gouvernement travailliste.

Le gouvernement travailliste britannique a durci le ton ce lundi 17 novembre en direction de l’Afrique. Londres menace d’imposer des restrictions de visas à trois pays du continent – l’Angola, la Namibie et la République démocratique du Congo (RDC) – pour ce qu’il qualifie de « coopération inacceptable » concernant le retour de leurs ressortissants en situation irrégulière.

Un ultimatum d’un mois pour coopérer

Le Bureau de l’Intérieur (Home Office) a lancé un avertissement ferme à l’endroit de Luanda, Windhoek et Kinshasa. Ces capitales disposent désormais d’un délai d’un mois pour améliorer significativement leur coopération en matière de réadmission de leurs citoyens. Selon le Home Office, des milliers de migrants en situation illégale originaires de ces pays se trouvent actuellement sur le territoire britannique.

La ministre de l’Intérieur britannique, Shabana Mahmood, a délivré un « message clair » dans un communiqué. Elle a prévenu que si les pays visés n’acceptent pas le retour de leurs ressortissants, ils « perdront le privilège de pouvoir entrer dans notre pays ». Les restrictions envisagées s’appliqueraient spécifiquement aux visas de tourisme et aux visas VIP.

Réforme migratoire et flux en provenance de France

Cette menace s’inscrit dans le cadre d’une vaste réforme migratoire présentée ce lundi par le gouvernement travailliste, dont l’objectif principal est de réduire drastiquement les arrivées illégales sur le sol britannique, notamment celles qui transitent par le nord de la France. L’année 2025 a déjà vu l’arrivée de 39 292 personnes au Royaume-Uni depuis le 1er janvier.

La restriction des visas pour les pays jugés non-coopératifs s’ajoute à d’autres mesures déjà annoncées par Londres, visant à mieux contrôler les flux migratoires. Parmi ces initiatives figurent la réduction de la protection accordée aux réfugiés et la suppression de l’accès automatique aux aides sociales pour les demandeurs d’asile. Le gouvernement souhaite également forcer les migrants à retourner dans leur pays d’origine « dès qu’il sera jugé sûr ».

Le Royaume-Uni utilise ainsi la politique des visas comme un levier de pression diplomatique pour obtenir une meilleure gestion des expulsions, plaçant ces trois nations d’Afrique subsaharienne sous une surveillance particulière.

Maceo Ouitona
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Maceo Ouitona est journaliste et chargé de communication, passionné des enjeux politiques, économiques et culturels en Afrique. Il propose sur Afrik des analyses pointues et des articles approfondis mêlant rigueur journalistique et expertise digitale
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