Libye : le CNT en crise après la mort du général Younès


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Le président du CNT, Moustapha Abdeljalil a limogé son exécutif pour manque de réactivité dans la crise née de l’assassinat du général Younès. Cette décision traduit la cacophonie qui règne au sein de l’organe représentatif des rebelles depuis l’assassinat de son chef militaire. Le Premier ministre de la rébellion doit former une nouvelle équipe.

L’onde de choc de l’assassinat, le 28 juillet du général Abdel Fattah Younès, le chef militaire de la rébellion libyenne continue de secouer le Conseil national de transition (CNT), l’organe représentatif des insurgés. Alors que le CNT peine à détecter les coupables du meurtre survenu dans les circonstances troubles, comme l’exigent la famille du défunt, sa tribu et les Etats-Unis, les rebelles basés à Benghazi doivent faire face à une profonde crise interne liée à cet assassinat. Selon une annonce faite lundi par deux porte-parole du mouvement rebelle, le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, a limogé les 14 membres de son exécutif, lors d’un remaniement surprise. «Le président du CNT a suspendu le bureau exécutif», a déclaré Mohammed el-Kish, un porte-parole de la rébellion. Une information confirmée par Shamsiddin Abdulmolah, un autre porte-parole des rebelles. « Moustapha Abdeljalil a limogé l’exécutif», a t-il indiqué.

Principale raison invoquée : « des erreurs administratives graves. » Il s’agirait notamment, selon un responsable de la communication du CNT qui s’est exprimé sur la chaîne Al Jazira, de «l’insuffisance de la performance de certains membres du comité exécutif dans la gestion de la crise » née de l’assassinat du général Younès. La décision est conforme aux souhaits de la Coalition du 17 février, constituée des associations et organisations qui avaient piloté à Benghazi le soulèvement populaire contre Mouammar Kadhafi et mis en place les institutions rebelles. Elle avait exigé le départ de trois ministres. Le président du CNT, Moustapha Abdeljalil a demandé à son Premier ministre, de restructurer son équipe. Selon Mohammed el-Kish, « certains ne reviendront sûrement pas. »

Ancien ministre l’Intérieur de Mouammar Kadhafi, Abdel Fattah Younès avait rallié à la rébellion en février. Le 28 juillet, il a été abattu près de Benghazi, alors qu’il se rendait à une convocation du CNT. Alors que le CNT soupçonne des hommes de Kadhafi infiltrés autour de Bengazi de l’avoir assassiné, d’autres voix se sont levées pour attribuer sa mort aux divisions au sein même des rebelles. Le CNT a mis en place une commission d’enquête qui n’a pas encore livré les résultats de ses investigations.

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