Libye : l’Otan épinglée sur la mort de 63 migrants


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Drapeau de la Libye
Drapeau de la Libye

Un rapport adopté jeudi par la Comission des migrations à Bruxelles pointe du doigt la responsabilité de l’Otan dans la mort de 63 migrants en méditerranée fuyant le conflit en Libye. L’Alliance atlantique n’aurait pas répondu à leur signal de détresse.

L’Otan accablée. Un rapport adopté jeudi par la Comission des migrations à Bruxelles révèle la responsabilité de l’Alliance atlantique dans la mort en Méditerranée de 63 migrants à bord d’un bateau fuyant le conflit en Libye en mars 2011.

BateauxSelon le rapport, l’Alliance atlantique n’aurait pas réagi au signal de détresse lancé par les migrants alors qu’ils se trouvaient dans une zone militaire qu’elle contrôlait. Leur embarcation qui contenait au départ 72 passagers avait quitté Tripoli une semaine après le début des frappes aériennes. Elle s’est échouée 15 jours plus tard sur les côtes libyennes avec seulement neuf survivants. Ces derniers affirment avoir émis des messages de détresse à l’intention des navires présents dans le secteur. Un témoignage que la socialiste néerlandaise Tineke Strik, auteure du rapport, estime crédible.

« L’Otan avait maintes occasions de sauver des vies »

Les rescapés ont notamment relaté « qu’un hélicoptère militaire leur avait jeté de l’eau et des biscuits et indiqué qu’il allait revenir, mais il ne l’a jamais fait ». D’après eux, le dixième jour de la traversée – alors que la moitié des passagers avait péri – « un gros vaisseau militaire s’était approché suffisamment près pour qu’il puisse voir l’équipage mais il s’est éloigné sans lui porter secours ». Pour Tineke Strik, l’Otan avait donc la possibilité à « maintes occasions de sauver des vies » parmi les migrants qui ont finalement péri.

Les autorités italiennes sont également mises en cause. Elle étaient chargées, au sein de l’Alliance atlantique, des opérations de recherche et de sauvetage en mer « des pays dont les navires battaient pavillon dans la zone en question, et trafiquants sans scrupules ».

La Commission des migrations demande à l’Otan de mener une enquête pour élucider les circonstances du drame et invite par la même occasion le Parlement européen à s’efforcer d’obtenir des informations supplémentaires. Cette affaire ternit une fois de plus l’image de l’Alliance atlantique qui a été très critiquée durant son intervention militaire en Libye.

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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