Libye: Kadhafi va-t-il quitter le pouvoir?


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La confusion règne en Libye. Le conseil national a lancé ce mardi un ultimatum à Kadhafi tout en rejetant les propositions de négociation du régime. Le gouvernement, quant à lui, dément toute négociation avec les rebelles, alors que l’étau des sanctions internationales se resserre autour du dirigeant libyen et de son clan. Parallèlement, le régime maintient sa contre-offensive dans les zones occupées par les rebelles.

Kadhafi sur le départ? Le conseil national a lancé cet après-midi un ultimatum à Mouammar Kadhafi. « S’il quitte la Libye dans 72 heures, et met un terme aux bombardements, nous nous abstiendrons de le poursuivre pour crime », a déclaré Moustapha Abdeljalil, le président du conseil national. L’organe de direction des insurgés a rejeté dans la journée la proposition de négociation du gouvernement et lui refuse une sortie « honorable ». «  Nous n’allons pas négocier avec lui (Kadhafi). Il sait où se trouve l’aéroport de Tripoli et tout ce qu’il a à faire est de partir et de mettre fin au bain de sang », a déclaré Mustapha Ghériani, chargé des relations avec les médias au quartier général de l’opposition à Benghazi. Les rebelles réclament au préalable le départ de Mouammar Kadhafi, tout en l’assurant d’une immunité judiciaire.

Tripoli a démenti l’appel à la négociation, « C’est n’importe quoi, c’est tellement agaçant de commenter une telle foutaise » a déclaré l’un des membres du gouvernement, sous couvert d’anonymat. Le « Guide de la révolution » aurait pourtant proposé selon la chaîne Al Jazeera de se retirer de la tête du pays en échange de « garanties », notamment financières. Le président du conseil national a reconnu que Mouammar Kadhafi n’avait pas envoyé lui-même d’émissaire, mais que des avocats ont pris cette initiative. « Il n’a envoyé personne, des gens se sont proposés comme intermédiaires…ce sont des avocats militants de Tripoli ». Et d’ajouter:« Nous sommes évidemment favorables à mettre fin au bain de sang, mais il doit démissionner, puis il doit partir, et nous n’engagerons pas de poursuites pénales contre lui ».

L’Etau se resserre autour du dirigeant libyen et de son entourage

Les sanctions internationales s’accumulent contre le dirigeant libyen et son entourage. Les diplomates européens se sont accordés sur de nouvelles sanctions financières visant la Libyan Investment Autorithy (LIA), un fond souverain qui gère les revenus pétroliers et la banque centrale libyenne.
Le ministre des finances luxembourgeois, Luc Frieden, a annoncé mardi à la télévision nationale que deux comptes libyens appartenant au clan Kadhafi ont été gelés. Lundi, le Japon a gelé les avoirs de Mouammar Kadhafi et de tout son entourage. Ces derniers sont également interdits de séjour sur l’archipel nippon.

La France, le Royaume-Uni, la Ligue arabe et l’Organisation des conférences islamiques(OCI) se sont positionnés en faveur d’une zone d’exclusion aérienne. L’OTAN estime qu’une telle sanction « est une possibilité » parmi d’autres comme l’emploi de la force militaire. Cette « no-fly zone » consiste à interdire de vol le territoire libyen. Les avions de colonel Kadhafi ne pourront pas quitter le territoire terrestre libyen sans autorisation. Ils ne pourront par conséquent plus tirer sur les populations, indique l’Express.


Le régime maintient sa contre-offensive

Le régime maintient sa contre-offensive. Des bombardements ont touché la ville pétrolière de Ras Lanouf, aux mains des insurgés depuis vendredi. L’aviation gouvernementale a tiré ce mardi sur deux immeubles près de la ville stratégique. Cette localité portuaire, située au sud-ouest de Benghazi est régulièrement l’objet de bombardements. Les troupes du colonel Kadhafi ont également encerclé la ville insurrectionnelle de Zaouïah, située à une cinquantaine de kilomètre à l’ouest de Tripoli, tandis que les opposants se sont emparés de Zenten, au sud de Tripoli, selon un témoin français.

L’Union européenne avait imposé un embargo de ventes d’armes à la mi-février. Le dirigeant libyen est de plus en plus isolé diplomatiquement. La Cour pénale internationale (CPI) mène une enquête contre le « Guide de la révolution » pour « crime contre l’humanité ».

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