Les prix sénégalais flambent


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Drapeau du Sénégal
Drapeau du Sénégal

Au Sénégal, l’entrée en vigueur depuis lundi dernier de la TVA unique à 18% partage les camps. Alors que les consommateurs voient leur pouvoir d’achat diminuer, l’Etat, lui, se frotte les mains.

Chaque jour apporte son lot de surprises, bonnes ou mauvaises. Lundi dernier, au réveil, les Sénégalais ont eu un sacré choc en découvrant que tous les prix des denrées de première nécessité avaient considérablement augmenté. La raison à cela ? L’entrée en vigueur du taux unique de la TVA à 18% ! En effet, le ministère de l’Economie et des Finances a subrepticement mis en application la directive de 1998 de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (Uemoa).

Ainsi toute une série de produits comme le sucre, les huiles et semoules alimentaires, le concentré de tomates ou encore le lait voient leur prix flamber. C’est que jusqu’alors ils bénéficiaient d’une TVA préférentielle à 10%. Aujourd’hui, avec la réforme, les prix augmentent de 1000 francs CFA à plus de 3700 francs CFA pour une même denrée. Seul point positif: les produits qui subissaient une TVA à 20% voient leurs prix légèrement revus à la baisse.

Une réforme pour deux points de vue

Véritable tollé auprès de tous, cette mesure est donc fortement critiquée. Le principal point de mécontentement vient de ce qu’aucune véritable campagne d’information n’a été menée avant la mise en vigueur de cette réforme. C’est pourquoi la plupart des commerçants détaillants tiennent fermement à dégager leur responsabilité vis-à-vis des consommateurs quant à ces hausses de prix vertigineuses. En revanche certains petits malins n’ont pas attendu pour profiter de la confusion ambiante et appliquer des prix totalement arbitraires. Au final, une incompréhension générale. En effet, tout le monde s’attendait à une série de mesures d’accompagnement avant la mise en application effective de cette nouvelle TVA.

Seul gagnant dans l’affaire, l’Etat bien entendu. Cette mesure va lui permettre de faire entrer dans ses caisses 20 à 30% de recettes supplémentaires. Alors pas étonnant qu’il concède certaines mesures sociales ! Ainsi, 10 milliards de francs CFA doivent être alloués au monde rural pour pallier la baisse du prix de l’arachide au producteur. Le ministre du budget parle aussi d’exonérations ou de maintien équivalent de TVA pour une vingtaine de produits et services. En attendant, cette harmonisation de la TVA va avoir des conséquences désastreuses sur le pouvoir d’achat du consommateur.

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