Les nouvelles formes de pornographie africaine


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Les filières de la pornographie africaine gagnent ses tristes lettres de noblesse en France et en Europe. Spécialisées de plus en plus dans les pratiques extrêmes, zoophilie, scatologie, urologie, elles semblent ne plus avoir de limite. Plongée au cœur du phénomène.

Piégées par des annonces juteuses de mariage sur des sites Internet, dans des tchats, ou par les pages « Correspondances » de certains magazines, de nombreuses jeunes filles africaines se retrouvent dans des réseaux de pornographie en Occident. Mais souvent, le corps de ces jeunes femmes crédules, impuissantes, devient un jouet obligé d’accepter les pires scènes immondes donnant libre cours à la perversion de l’homme. Des scènes, avec des animaux, des excréments, des pointes acérées et autre cire de bougie qui reviennent à 4 500 euros l’heure (3 millions de FCFA). Jetées innocentes dans ce monde, certaines ne veulent plus en sortir. Par appât du gain. Ces K7 dont elles sont les « héroïnes », ont leurs clientèles, leurs lieux de distribution et un marché qui prospère en douce.

« Chiennes de Blacks »

Eté 2001. Il est un peu plus de 23 h, le RER A s’arrête à son terminus : Marne-la-Vallée. Une banlieue au Sud-Est de la capitale française. Les voyageurs, fatigués par trente, soixante voire quatre-vingt-dix minutes de trajet en sortent, s’éparpillent. Dans le lot, un groupe de quatre femmes, dans lequel se trouve une assistante sociale venue incognito et dont nous tairons l’identité. Elles avancent de quelques mètres, atteignent l’extérieur de la gare. Un coup de fil dans une cabine d’à côté et voilà qu’en moins de dix minutes, deux Mercedes arrivent. Après dix minutes de route, elles stationnent devant une grande maison isolée de toute habitation. Un Blanc sexagénaire attend les filles, en compagnie de sa femme, blanche elle aussi mais un peu moins âgée. Au fond, les bords d’un cours de tennis se dévoilent. Dans le jardin bordant une large piscine quiète, neuf autres filles, toutes africaines, discutent joyeusement avec six Africains bien musclés. Tout le monde est introduit par le couple, dans une très grande salle au sous-sol, aux murs couverts d’un tissu épais de couleur bordeaux. A droite, un bar américain, sur lequel traînent à volonté des bouteilles de champagne, de Whiskies, de scotch et autre Clan Campbell, qui côtoient des petits fours au saumon. Le sol de la salle est couvert à moitié d’un épais matelas de la même couleur. Un caméraman et ses deux techniciens pénètrent à leur tour dans la pièce, font leurs branchements, vérifient les éclairages, le son, et un dresseur, après un prompt claquement de mains du propriétaire des locaux, apparaît. En compagnie de six bergers allemands. Ainsi commence le tournage d’un film de zoophilie tourné avec des Africains. Film qui a été vendu dans les magasins spécialisés français et européens sous le titre de Chiennes de Blacks, sorti en été 2001, et depuis en rupture de stock.

Zoophilie

L’homme se gargarise la bouche avec de l’alcool, le projette dans les yeux de ses chiens : cette technique aurait pour but de rendre nerveux et agressifs les bestiaux lors des rapports sexuels. Pendant ce temps, les douze filles et six hommes se déshabillent et commencent les préliminaires. Le dresseur excite les chiens, et lorsque leur membre devient tendu, les filles leur font des fellations, eux leur font des cunnilingus. Puis, l’acte sexuel avec les chiens commence. Parfois, un malabar africain est appelé par le maître de céans, pour s’introduire dans un autre orifice sexuel de la fille, pendant que le chien se sert d’un autre. Ces coïts avec des animaux rapporteraient à l’heure, 4 500 euros (3 millions de FCFA) aux expertes et cette même somme pour la journée aux novices.

De temps en temps, le caméraman zoome, filme les séquences importantes, demande aux acteurs de reprendre certaines scènes clés qu’il n’aurait pas bien captées. Pour bien exploiter les quatre heures pour lesquelles les filles devront tourner, la maîtresse de maison les remaquille de temps en temps, leur change de tenue, de perruques, de lentilles de couleur et elles reviennent devant les objectifs, puis se remettent au travail. Le but de ces changements d’aspects (de look) est de chercher à faire croire aux spectateurs, que ce sont de nouvelles actrices car, pour les 4 h de rush, au moins dix K7 seront obtenues et commercialisées, rappelle un tenant de sexe shop à Paris. A certains moments, les membres sexuels des chiens se gonflent, et il est impossible pour eux de se retirer. C’est une scène qui serait prisée dans le milieu, surtout quand on essaie de tirer sur les deux corps pour les séparer, ce qui fait encore plus mal à l’actrice. Pendant ces prises, le coordonnateur de tout ça, le sexagénaire, qui en fait son fonds de commerce, lance aux filles, des paroles avilissantes et obscènes : « Salope, suce lui les loques », « Pétasse, fais-toi bien cogner par mon berger allemand », … Vers la fin du tournage, sa femme apporte quelques chiots qu’elle oblige à sucer les seins d’une des filles. La douleur ressentie par celle-ci à chaque succion, est pour l’autre, une source de plaisir sadique.

Voir avant de croire

La femme qui a accompagné trois de ces filles, qui seraient pour certaines mineures, est assise à quelques mètres de la salle, et regarde la séance écoeurée. Luttant contre les abus des femmes et enfants africains dans la prostitution et autre pornographie, elle a mis deux ans à obtenir la confiance de l’une de ces Africaines pour qu’elle l’emmène sur l’un de ses tournages. S’étant faite passer auprès de l’assistance pour une probable débutante qui voudrait assister à ce film pour connaître le milieu de son futur métier, elle est atterrée, anéantie, blessée. Elle voulait le voir pour le croire. Mais il lui a fallu être forte pour ne pas vomir ou tomber en syncope par « l’horreur » qui se déroulait à cinq mètres à peine d’elle. Des morceaux de citrons tout crus qu’elle avalait l’ont aidée à « supporter l’insupportable ». Elle mettra du temps à se remettre de ces images dont elle a été témoin. Mais pendant un peu plus de quatre heures, il a fallu rester là, chercher à comprendre ces pratiques, ces perversions, ces atrocités, sans y parvenir. Pour elle, cela a été « plus qu’une mort de l’être ». Un vrai « coup de poignard », lâche-t-elle atterrée aujourd’hui.

Les hommes aussi

Les Africaines ne sont pas les seules qu’on inciterait à coucher avec des animaux, pour de l’argent. Les hommes aussi. Durant ce même tournage de Marne-la-Vallée, une jument, une vache et un poney ont été introduits dans la même pièce. Les six Africains ont été prié de prendre ceux-ci par derrière, ce qu’ils ont fait sans retenue.

Vers les trois heures du matin, le tournage s’achève, des enveloppes sont remises aux acteurs. A l’une, qui devait avoir près de seize ans et qui n’aurait pas « bien joué », le locataire de la villa a rappelé que la somme baisserait si, la prochaine fois, elle n’y mettait pas du bon cœur. A une autre par contre, des primes ont été versées, pour sa « belle prestation ». Et, avant de s’en aller, elle a été réservée pour un autre tournage du même acabit, dans la villa hollandaise du Blanc sexagénaire, deux mois plus tard. Enfin, les deux chauffeurs repartent déposer les filles à Châtelet, en plein Paris. L’une repartait le lendemain pour la Hollande, une autre pour la Suisse, une autre encore pour Londres et les autres resteront à Paris. Pour affaires.

Déjections

La scatologie fait aussi partie de cette nouvelle forme de perversion remarquée dans la pornographie. Elle consiste à barbouiller le corps des filles de déjections humaines ou animales, puis de les leur faire manger. Sur certains tournages, une table sur laquelle se retrouve des flûtes remplies de champagne qui entourent un plat contenant des excréments que l’Africaine devra manger. Dans d’autres K7, les déjections sont étalées sur des toasts et font office de beurre. Ou encore, c’est dans un bol que baignent ces fèces. Et ces filles sont sommées d’avaler le contenu.

Une autre tendance remarquée actuellement avec les filles dans les pornos africaines, est celle qui met en scène de vives douleurs infligées à la fille. Ainsi, dans l’une, on voit une fille, coiffée d’une perruque blonde, se faire retirer du corps, de larges bandes de scotch très adhésif qui lui font couler des larmes aux yeux. La demande étant forte, les filles sont de plus en plus avilies. Pour une autre, on prend des fils barbelés et on prend soin de bien lui frotter les jambes, des nombreuses pointes qui lui lacèrent sa peau, qui saigne automatiquement. Ou encore, il n’est pas rare de voir des mégots de cigarettes se faire éteindre sur les tétons ou des pincettes en fer saisir le bout des mamelons. On enflamme aussi les poils pubiens avec des cigarettes ou, on fait couler de la cire brûlante de bougie sur ces mêmes mamelons ou sur les lèvres vaginales. Parfois, on perce celles-ci avec des aiguilles. C’est la souffrance de la fille qui serait prisée par les amateurs.

Des femmes enceintes

Dans les « dilatations extrêmes », qui relèveraient du « fist-fucking », il s’agit d’introduire dans les orifices femelles, tout cylindre très gros : des magnums de champagne, des mains (allant jusqu’à trois au même moment), sont parfois enfoncées dans les organes génitaux. Les légumes aux formes phalliques comme les bananes, concombres, courgettes et autres aubergines de très grande taille font aussi l’affaire. Des femmes enceintes de sept ou huit mois aussi sont devenus un objet de désir du spectateur.

Ces K7 se sont mises à cibler les nations africaines, avec une « particularité du pays ». Après les « Orgies camerounaises » qui ont été commercialisées à grande échelle, on voit actuellement débouler sur le marché, des filles filmées, esquissant des pas de mapouka (Côte d’Ivoire), qui se retrouvent ensuite prises par des animaux. Les lieux de vente de ces K7 ou DVD prolifèrent dans la capitale parisienne. Ils sont surnommés « les supermarchés du sexe » et sont aussi disponible sur le Net, où ils prennent des noms comme « les cybermarchés du sexe ». Ces magasins sont concentrés dans la célèbre rue Pigalle dans le IXème arrondissement de Paris. Mais depuis le 8 mars dernier, une loi Sarkozy (du nom de l’ex-ministre de l’Intérieur français), interdit les cassettes zoophiles. Cette loi, sous l’impulsion de l’ancienne actrice Brigitte Bardot (signale un gérant de magasins de vente de K7 pornographique), reconvertie dans la protection des animaux, serait passée en douce, certainement pour ne pas faire trop de bruit. L’homme rappelle que c’est grâce à un bon contact dans le milieu de la politique qu’il a été averti, ce qui lui a permis de faire le ménage dans ses locaux pour être en règle avec la loi. Cette loi interdit la vente de ces images mettant en scènes des êtres humains et des animaux. Le gérant des lieux reconnaît néanmoins que cela continue de se tourner et que de pareils films sont disponibles dans certains magasins de Pigalle par exemple. Debout derrière son comptoir, l’homme ajoute que le prix de vente de ces films a déjà triplé, passant ainsi de 30-35 euros (20 000 FCFA) à 80-100 euros (60 000 FCFA).

Depuis un an en tout cas, ces K7 mettant en scène de la zoophilie ou autre sado africaines ont pris un essor et sont prisées par une clientèle spécialisée. Le gérant du magasin de vente de films X raconte qu’il y a six ans environ, il écoulait dix à quinze de ces K7 par semaine, un nombre qui a considérablement augmenté au début de l’année. Propos confirmés par la présidente de AIDE Fédération, Amély-James Koh Bela qui parle de « boom de la zoophilie africaine ». Lors de ses enquêtes, elle a remarqué pour le seul mois de septembre dernier, dans un magasin parisien spécialisé, pas moins de douze K7 mettant en scène, des Africaines avec des animaux de toutes sortes. Et de conclure abattue : « le marché est porteur ».

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