Les combats entre les FARDC et le M23 accentuent la crise humanitaire au Nord-Kivu


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Violences en RDC
Des violences en RDC

Plus de 72 000 personnes ont été forcées au déplacement à la suite d’intenses affrontements entre les Forces armées de la République Démocratique du Congo et les rebelles du M23, dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est du pays, a annoncé, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Les affrontements entre les rebelles du M23 et les Forces armées de la République Démocratique du Congo ne sont pas sans conséquences dans la province du Nord-Kivu. D’après une alerte du HCR, «depuis le 19 mai, 72 000 personnes se sont déplacées». Parmi elles, plus de 7 000 sont se réfugiés en Ouganda, la semaine dernière, à la recherche de sécurité. Ainsi, avec cette nouvelle vague, l’Agence onusienne comptabilise un total de «plus de 25 000 Congolais ayant fui les violences armées dans l’Est de la RDC» à destination de l’Ouganda, depuis le 28 mars.

Les femmes, les enfants, premières victimes

Le Nord-Kivu, province située dans la façade Est de la République Démocratique du Congo, fait face à l’activisme des groupes armés. Selon le HCR, depuis novembre 2021, «au moins 170 000 civils ont été déplacés, souvent à plusieurs reprises». Cette situation «expose à une violence constante et met en péril les moyens de subsistance des populations déplacées», a déclaré, au cours d’un point de presse, Shabia Mantoo, porte-parole du HCR.

Les femmes et les jeunes filles sont parmi les premières victimes de la crise humanitaire impulsée par les guerres à répétition. Elles sont souvent «exposées aux violences sexuelles, notamment aux viols, ainsi qu’aux menaces physiques et aux extorsions par les parties au conflit», précise la même source. Les enfants et les personnes du troisième âge sont aussi victimes en raison de leur fragilité. «Des milliers de personnes déplacées par les affrontements en cours peinent à trouver un abri et à se procurer des articles de première nécessité, ainsi qu’à trouver de la nourriture et de l’eau potable», ajoute-t-elle.

Un élan de solidarité

Suite aux affrontements, plusieurs habitants du territoire de Rutchuru se sont déplacés dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où ils sont accueillis dans des familles sur place. «Nous avons fui les combats entre les FARDC et les rebelles. Nous sommes actuellement à Goma dans des familles d’accueil. Nous remercions nos compatriotes pour la générosité», a témoigné à AFRIK.COM un déplacé. Pour soutenir les forces armées et les déplacés, une chaîne de solidarité a été lancée par la société civile et les mouvements citoyens. Il s’agit par exemple d’une campagne visant à apporter des vivres, non vivres et argents en guise de «contribution à l’effort de guerre», menée par le mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA).«Nous aidons nos compatriotes à s’installer ici après avoir fui les affrontements», a confié un membre de la Lucha.

Dans le même cadre, des jeunes bénévoles assistent les déplacés basés dans une école qui sert de site d’hébergement, à Kinyaruchinya. «Nos équipes sont sur le terrain pour apporter un soutien aux déplacés. Outre l’assistance en biens, il y a ce travail de prise en charge psychologique pour ceux qui manifestent des signes grave de détresse», a déclaré l’organisation Agir-RDC.

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