Le textile marocain moribond


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Drapeau du Maroc
Drapeau du Maroc

Près de 30 000 emplois perdus, près de 100 entreprises en dépôt de bilan en 2000 : le textile marocain va mal. Entre des mesures gouvernementales qui n’arrivent pas et la chute de l’euro face au dollar, la situation est des plus critiques.

Avec environ 30 000 suppressions d’emplois et près de 100 entreprises sur le carreau en 2000, le textile marocain est malade. L’hémorragie des chiffres inquiète les professionnels du secteur et fait craindre le pire, si rien n’est fait, notamment au niveau gouvernemental, pour juguler la crise.

Les difficultés de la branche se trouvent à la conjonction de deux principaux facteurs : la trop bonne santé du dollar face à l’euro et l’absence de mesures de la part de l’Etat pour redresser la compétitivité, ainsi mise à mal, du textile marocain.

Un noeud financier et politique

Le dirham est certes indexé sur un panier de devises, mais c’est essentiellement sur le billet vert que la monnaie chérifienne est forcée de caler son pas. La monnaie américaine cette année au meilleur de sa forme a obligé le Maroc à suivre le mouvement. Problème : l’Europe est le plus gros partenaire textile du pays. Les importations du Vieux Continent devant être acquittées en dollars, on assiste à une plongée de la compétitivité des producteurs nationaux. Ils sont devenus trop chers pour exporter de l’autre côté de la Méditerranée. Et la hausse du Smig (le salaire minimum), l’année dernière, n’arrange rien.

Impuissants face aux forces financières en action, les exploitants se tournent alors vers l’Etat pour quérir quelques mesures afin de soutenir l’activité. En août dernier, Khalid Aliou, l’ex-ministre de l’Emploi, avait bien promis une exonération de 50% des charges patronales : personne n’a encore rien vu venir. Et pour son successeur  » c’est l’Etat qui doit supporter la décision d’aider le secteur, pas la sécurité sociale « , rapporte Mohamed Lalhou, président de l’Association marocaine de l’industrie textile et d’habillement (AMITH), interrogé par l’Economiste. Impasse. Sauf à assister à un salutaire revers du dollar, la balle reste dans le camp des autorités de Rabat.

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