Le scandale Bopda secoue l’élite médiatique et politique du Cameroun


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# Stop Bopda
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Au Cameroun, un scandale majeur impliquant l’homme d’affaires Hervé Bopda captive l’opinion publique. Accusé par de nombreuses femmes d’abus sexuels et de harcèlement, voire de proxénétisme, Bopda est au centre d’une tempête médiatique et sociale qui pourrait impliquer une partie de l’élite du pays. Le scandale met en lumière les défis du système judiciaire camerounais et la lutte contre la violence sexuelle au temps de Metoo.

Depuis quelques jours, les réseaux sociaux débordent de messages dénonçant les actes pervers que ferait subir à ses victimes le dénommé Hervé Bopda. A l’origine du scandale, un lanceur d’alerte, N’ZUI MANTO, qui aligne les messages sur les réseaux sociaux à la recherche de témoignages des victimes présumées.

L’affaire Hervé Bopda secoue le Cameroun et provoque une onde de choc sur les réseaux sociaux et dans la société africaine en général. Elle s’est amplifiée lorsque des figures publiques telles que Claudy Siar ou la célèbre blogueuse Edith Brou Bleu ont exprimé leur solidarité avec les victimes dans leur quête de justice et appelé les témoins à se manifester.

Malgré ces soutiens et la multiplication des allégations, les autorités judiciaires n’ont pas encore pris de mesures concrètes contre Bopda. Une situation qui suscite l’étonnement et la critique. Récemment, c’est la commission des droits de l’homme et des libertés du Barreau du Cameroun qui a saisi le procureur de la République près le tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif sur l’affaire Bopda.

L’affaire a rapidement pris un tour plus large, des influenceuses étant accusées d’avoir participé au recrutement des victimes. Hervé Bopda a lui aussi saisi la justice d’une plainte pour diffamation contre ceux qui l’accusent.

La nécessité d’une procédure judiciaire pour faire la lumière sur l’affaire Bopda

L’affaire a pris un tournant avec la divulgation d’un résultat de test VIH négatif attribué à Bopda, ce qui a soulevé des questions supplémentaires et une plainte en diffamation qu’il a déposée. Ces développements ont intensifié la pression médiatique et sociale, bien que des inquiétudes subsistent quant à la véracité de certains témoignages anonymes ou non vérifiés.

L’avocate Dominique Fousse vient de déposer une plainte au tribunal militaire de Douala mais la nécessité d’une procédure judiciaire dans cette affaire a fait l’objet d’un débat. Tandis que certains réclament une auto-saisie par le parquet, des juristes, dont l’avocate Michèle Mpacko, rappellent qu’une procédure judiciaire ne peut démarrer sans plaintes formelles des victimes. Mpacko a souligné sur Twitter que l’absence de victimes clairement identifiées paralyse l’action judiciaire, tout en encourageant les victimes à briser le silence. «  Aidez-nous à vous aider. La première victoire de votre bourreau est votre silence, votre anonymat. Votre première victoire est de signer votre plainte. De revendiquer votre droit à être défendue et protégée en tant que victime. On en a besoin pour vous défendre », a-t-elle déclaré sur son compte twitter.

L’exigence de plaintes formelles a provoqué une frustration palpable parmi les internautes, qui considèrent que les témoignages publics devraient suffire pour engager une action judiciaire. Malgré les révélations et les témoignages publics, le système judiciaire camerounais reste en attente de plaintes officielles pour poursuivre l’affaire.

En conclusion, l’affaire Hervé Bopda met en lumière les défis auxquels sont confrontées les victimes d’abus sexuels au Cameroun. Elle soulève des questions cruciales sur la nécessité de briser le silence, les dynamiques de pouvoir, et le fonctionnement du système judiciaire dans la lutte contre la violence sexuelle.

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