Le point sur le voyage du pape François à Madagascar


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Le pape François  et le Président Andry Rajoelina, à Madagascar
Le pape François et le Président Andry Rajoelina, à Madagascar

Après deux jours passés dans le Mozambique, le pape François a atterri à Tananarive le vendredi 6 septembre, la capitale malgache, aux environs de 16 heures. Il a été accueilli par le Président Andry Rajoelina, avant de regagner la nonciature apostolique où il séjournera durant les trois jours passés sur le sol malgache.

Dès son arrivée, des centaines voire des milliers de Malgaches étaient à l’accueil, le long du parcours le menant à la nonciature apostolique. Accueil auquel le pape a répondu de façon chaleureuse. En atteste la joie qui se lisait sur son visage, le sourire généreux offert aux populations, alors qu’il était à bord de sa papamobile. Après cette brève rencontre avec la population, le pape François a assisté, le samedi 7 septembre, à une cérémonie officielle au palais présidentiel, dans la matinée. Puis dans l’après-midi, il était à une rencontre avec l’Eglise malgache. Le pape a terminée la journée avec une veillée en compagnie des jeunes, à Soamandrakizay.

« Affronter les situations de grande précarité et d’exclusion »

Durant sa visite sur la Grande île, le souverain pontife a tiré la sonnette d’alarme contre la déforestation, la corruption et les inégalités. Par des déclarations fortes, le pape à demandé au gouvernement de créer des emplois qui respectent l’environnement afin de sortir le Madagascar de cette déforestation. D’après l’ambassadeur britannique dans la Grande île, Philip Boyle, « environ 2000 hectares de forêts sont perdus par années à Madagascar ». Le pape, dans son discours, a également encouragé le peuple malgache à assurer la préservation de la terre qu’il qualifie de « maison commune ».

Le pape a encouragé les dirigeants politiques à lutter contre « la corruption et la spéculation qui augmentent la disparité sociale », ajoutant qu’il faut « affronter les situations de grande précarité et d’exclusion qui produisent toujours des conditions de pauvreté inhumaine ». Le chef de l’état a reconnu les maux qui minent son peuple tout en promettant de redresser le pays et d’être attentifs au plus démuni.

Le pape a aussi mis l’accent sur l’appui que devraient recevoir les jeunes. Accueilli à la veillée par des chants et chorégraphies, le pape François a apprécié la joie et l’enthousiasme des jeunes, tout en les appelant à ne pas verser dans l’amertume et à ne pas perdre espoir, même si « on ne dispose pas du minimum pour se battre au jour le jour » ou « lorsque les opportunités effectives d’étudier ne sont pas suffisantes ».

« Absence de sensibilité sociale des dirigeants politiques »

Le dimanche le pape a rendu visite au père Pedro Opeka qui fut jadis son élève, au séminaire. Dans son euphorie, le pape François a déclaré « Akamasoa est l’expression de la présence de Dieu au milieu de son peuple pauvre ». Quand est venu le moment du père Pedro de parler, il a lancé : « Nous avons démontré à Akamasoa que la pauvreté n’est pas une fatalité, mais l’absence de sensibilité sociale des dirigeants politiques qui ont oublié et tourné le dos à leur peuple qui les a élus ». La cité Akamasoa (bons amis) regroupe des milliers de personnes que le fondateur a sorties de la misère en créant une ville de 25 000 habitants sur les immondices d’une ancienne décharge.

Prés de la carrière de la cité le pape François a prié pour les travailleurs en ces termes « Soigne leur corps de l’usure excessive, fais que le fruit de leur travail leur permette d’assurer dignement la subsistance de leur famille ». Le pape François a appelé à la construction d’une histoire dans la solidarité et la fraternité, dans le respect gratuit de la terre et de ses dons contre toute forme d’exploitation. Durant la grande messe de dimanche, le pape a encouragé les responsables à lutter contre le favoritisme, la culture du privilège et de l’exclusion.

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