Le parti au pouvoir récidive


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Drapeau du Congo
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Troisième victoire pour Sassou Nguesso. Après le plébiscite du référendum sur la constitution et son élection triomphale à la présidence, son parti, le PCT, et ses alliés remportent dès le premier tour des élections législatives 41 sièges sur les 55 déjà attribués, contre 4 pour l’opposition et 10 pour les indépendants.

Les efforts déployés par le président Sassou Nguesso pour obtenir des électeurs une majorité parlementaire n’auront pas été vains. La Conel (Commission nationale d’organisation des élections) a annoncé mardi les résultats officiels du premier tour des élections législatives du 26 mai dernier. Résultats largement favorables au PCT (Parti congolais du travail), ex-parti unique du président de la République. Au total, 29 sièges de la future assemblée nationale -qui en compte 137- reviennent d’ores et déjà aux candidats du PCT et 12 à ses alliés du FDU (Forces démocratiques unies). Soit 41 sièges sur les 55 déjà attribués, contre 4 seulement pour l’opposition (dont 2 pour le parti de Lissouba, l’ancien président en exil, et 2 pour celui d’André Milongo, lui-même élu au premier tour) et 10 aux indépendants.

Trouble-fête indépendants

Une victoire annoncée. Du propre aveu du général Mackoumbou, leader de l’opposition à Brazzaville,  » André Milongo a échoué à rassembler les forces d’opposition pour qu’elles présentent des candidatures communes et a diminué nos chances d’obtenir une majorité à l’assemblée.  »

Le péril pour le PCT venait davantage des nombreux candidats issus de ses rangs, qui avaient refusé ce label et se présentaient en concurrence avec les candidats du pouvoir. Mais après les multiples troubles et violences qui ont marqué la journée du scrutin, ces indépendants ont été les premiers à subir les foudres de la Conel. Des disqualifications qui se sont révélées favorables au PCT.

A Talangaï, le candidat du parti au pouvoir Jacques Bombete l’emporte avec 95,21%, suite à la disqualification de ses deux plus sérieux concurrents indépendants, Maurice Nguesso (frère aîné du président) et Hyacinthe Ingani. A Ouenze, le ministre PCT des Affaires étrangères, Rodolphe Adada obtient 67,46% des suffrages après la disqualification de six candidats indépendants sur sa circonscription. Même chose à Gamboma où Paul Nguié est élu face au seul candidat encore en lice, après la disqualification du ministre des Finances et candidat indépendant, Mathias Dzon.

Deux lectures de résultats

Au PCT, on se réjouit de cette victoire. Selon Henri Djombo, ministre de l’Economie forestière et candidat du PCT élu avec 97,09% des voix,  » elle démontre que les réalisations concrètes des candidats l’ont emporté sur les promesses. « . Mais certains avancent une autre explication. Nick Filla, candidat indépendant élu à Poto Poto avec 61,26% des suffrages, évoque  » un fort courant novateur, qui veut rompre avec les tenants du PCT dont la politique est le métier depuis trente ans. Sans ces disqualifications, le parti aurait perdu plusieurs sièges. Nous souhaitions être une force de changement au sein de l’assemblée. Mais nous soutenons le président, seul capable de redresser le pays.  » Un ralliement de taille pour le pouvoir. Qui peut aller serein au second tour.

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