Le Nigeria : un baron au royaume du vice


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Drapeau du Nigeria
Drapeau du Nigeria

Des Etats-Unis à l’Europe, les activités mafieuses du Nigeria sont puissantes et tentaculaires. Un rapport du Conseil national de sécurité américain, rendu public à la mi-décembre, explique les raisons de cet état de grâce d’un des grands pays de la pègre mondiale.

« Entre 25 et 30% de l’héroïne saisie dans les aéroports internationaux américains (…) ont été pris sur des passeurs employés par des groupes de trafiquants nigérians ». C’est ce que révèle un rapport américain du Conseil national de sécurité sur la criminalité internationale, commandé par Bill Clinton en 1998 et aujourd’hui rendu public. Un chiffre parmi d’autres, pour le Nigeria dont la réputation mafieuse est depuis longtemps établie. Explications.

Si l’Afrique subsaharienne, notamment avec ses frontières poreuses et ses polices et forces de sécurité corruptibles, est un terreau fertile aux trafics en tout genre, le Nigeria est, selon le rapport américain, « au centre d’une activité criminelle internationale venue d’Afrique ».

Les syndicats du crime nigérians, décrits comme « puissants et sophistiqués » s’appuient sur des réseaux partout dans l’hémisphère nord mais opèrent principalement aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. L’état de fait actuel s’explique par la position géographique du pays ainsi que par le contexte politique qui a longtemps prévalu au Nigeria.

Pays carrefour et régime militaire

Avec une grande façade maritime ouverte sur l’océan Atlantique et sa position médiane sur le continent, le Nigeria est une traditionnelle route d’échanges entre l’Afrique et l’Occident. Cette position géographique centrale, fortement propice aux « trafics marchands » internationaux, n’est pourtant pas le seul avantage pour la pègre nigériane.

La corruption institutionnalisée, héritage de plus de trois décennies de régimes militaires, a également été un facteur déterminant à la bonne assise des organisations criminelles où pots-de-vin et dessous-de-table étaient « des routines acceptées ou demandées en échange de facilités avantageuses pour des activités d’affaires ».

La confiance et la crédibilité du pays étouffées par un Etat longtemps « kleptocrate » dont l’intérêt public ne semblait pas être le souci majeur, laissaient la place à un système économique baigné sous le règne de la corruption.

Il est facile dès lors à la pègre d’installer ses bases d’opérations dans le pays en toute impunité, solidement ancrée dans un territoire où l’on sait décidément fermer les yeux. Reste à s’appuyer sur « les communautés de la diaspora d’Afrique de l’Est » et le système bien huilé peut tisser sa toile.

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