Le métier de photographe ne nourrit plus son homme au Cameroun


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Photographe
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La photographie, reconnue en tant qu’art, fait partie intégrante de notre vie quotidienne. Selon les affirmations des photographes, les professionnels font face, depuis une quinzaine d’années, à des changements importants liés à la diffusion des nouvelles technologies numériques, qui ont redéfini les pratiques de toute une profession, laquelle traverse des moments très difficiles, de nos jours, que ce soit au Cameroun ou ailleurs.

Cette situation est à l’origine de la modification des conditions de création, de production et de diffusion de la photographie qui s’est traduite par une dérégulation du marché de la photographie et par une fragilisation du cadre juridique qui garantissait auparavant les revenus des photographes. Qu’observons-nous au quotidien ? Lors des cérémonies de tous genres, toute personne possédant un téléphone Android, se précipite pour immortaliser l’évènement, et le photographe, qu’il soit professionnel ou non, n’a plus de place, car, ses photos sont peu/ pas achetées. D’où le découragement de ce dernier, qui se trouve dans l’obligation de jeter l’éponge et de mener une autre activité, afin de subvenir à ses besoins.

« Un photographe est celui-là qui réalise sur commande des clichés, en numérique ou en argentique, pour la presse, la publicité, la mode… S’il travaille sur ses propres projets, il tente de vendre ses images aux éditeurs, aux magazines, dans les galeries, etc. Autrefois, le photographe était très sollicité dans les familles, dans les entreprises, par le grand public. Mais au jour d’aujourd’hui, tout le monde fait des selfies, même les journalistes ne s’intéressent plus à nous. La Journée mondiale de la photographie célébrée le 19 août, passe sans qu’on ne s’en rende compte. Au vu de tout ceci, je puis donc en déduire que le métier de photographe est rangé dans les tiroirs », déclare Thomas Balep, ancien photographe.

« Comme un malheur ne vient jamais seul, même le festival Yaphoto, qui accueillait chaque année des professionnels, amateurs et des passionnés de photos, qui venaient des quatre coins du Cameroun et même au-delà, avec pour but d’échanger, d’exposer leurs œuvres, bref, de valoriser les acteurs du huitième art, n’existe plus, et les photographes professionnels, se sont convertis en taximen, moto-taximen, vendeurs à la sauvette, cultivateurs, vigiles, chargeurs dans les agences de voyage, fripiers,.. », poursuit Thomas Balep.

« Travaille avec le cœur et le reste suivra. Car, le changement que tu souhaites, viendra seulement de toi et non de ton gouvernement », a-t-il ajouté. Pour le président du syndicat national des professionnels indépendants du Cameroun Pascal Tabou Toche, cette révolution numérique est aussi auteure du désordre qui règne dans les cérémonies ». C’est regrettable de constater que tout le monde se prend pour un photographe sans jamais respecter ni les canons ou la discipline professionnelle.  Ça nous met mal à l’aise et nous empêche de nous sublimer ».

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