Le Marocain mis en page


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deux drapeaux du Maroc

Plus besoin de lorgner sur les pages des féminins, les Marocains ont leur propre magazine. Depuis deux semaines, Version Homme est le premier masculin de la presse du royaume. Déjà en rupture de stock dans les grandes villes, le nouveau mensuel fait déjà des émules. Interview d’Hicham Smeyj, rédacteur en chef.

Vendu en kiosque depuis le début du mois d’août Version Homme est le premier magazine masculin du Maroc. Le numéro 1, tiré par prudence à 10 000 exemplaires, est déjà en rupture de stock dans certaines villes. Les Marocains peuvent y trouver des sujets légers, loin de l’information purement politique et économique. Dernières tendances, mode, sorties branchées et actualités, un concept qui a l’air de marcher puisque, selon Hicham Smeyj, le rédacteur en chef du mensuel, un titre concurrent est en préparation pour la rentrée.

Afrik : Comment est née l’idée de ce magazine ?

Hicham Smyej : Avec Rafik Lahlou, directeur de publication de Version Homme, nous nous sommes retrouvés il y a quelques mois pour réfléchir sur le projet d’une publication plus ouverte que la presse traditionnelle qui se veut un peu élitiste. La presse spécialisée au Maroc est peu étendue. L’offre se réduit à des titres économiques, politiques et automobiles. Notre magazine parle de loisirs, de fringues, de sorties…avec une part pour l’actualité, mais présentée à notre manière.

Afrik : Et comment traitez-vous les informations ?

Hicham Smyej : Simplement, sans se prendre au sérieux. Pour le numéro du mois de septembre, nous parlerons des élections législatives sous un angle plus léger. Les Marocains trouvent le champ politique très hermétique, parce qu’ils en sont éloignés. La presse complexifie la question, elle se présente en spécialiste, mais en réalité c’est plus simple. On n’est pas là pour faire de la morale. On voudrait que le magazine ressemble au pote avec qui on discute en prenant un café. Version Homme est d’abord un support de divertissement. C’est un véritable espace de liberté. Du côté de l’iconographie, par exemple, nous avons privilégié les illustrations à la photo. C’est notre touche personnelle, et elle a eu l’avantage de surprendre. Un bon moyen pour nous faire connaître.

Afrik : Quel est le contenu du premier numéro ?

Hicham Smyej : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les femmes ! Un dossier complet dans lequel nous avons donné la parole aux femmes pour avoir quelques réponses à nos questions d’hommes. Cela va du comportement à leur biologie. Et des choses plus légères comme : qu’est ce qu’un sac à main ? Pourquoi sont-elles aussi obsédées par les chaussures ?…

Afrik : Qui sont les lecteurs?

Hicham Smyej : Des hommes de 30 à 50 ans. C’est une cible très large mais ce premier numéro est en quelque sorte un test grandeur nature. Nous avons même des lecteurs de 25 ans. S’il fallait brosser le profile type, le lecteur de Version Homme serait le citadin des grandes villes marocaines, au courant de l’actualité, avec un bon niveau culturel et qui recherche un contenu d’information distrayant. Nous avons été agréablement surpris de constater que le magazine est aussi lu par les femmes.

Afrik : Qui finance le magazine ?

Hicham Smyej : Un groupe de copains. Ce sont environ 5 personnes qui participent au capital du mensuel. Il n’y a ni institution, ni banque, mais cela ne veut pas dire que l’on ne s’ouvrira pas à d’autres actionnaires. Mais pour commencer, nous avons tenu à garder le contrôle sur notre  » jouet « . C’est avant tout une question de crédibilité et d’indépendance. Et puis, il y a eu aussi la réticence des financiers qui ont eu peur de la nouveauté. Nous sommes les premiers à lancer ce genre de magazine, et pour les bailleurs de fonds il n’y a pas d’antécédent.

Afrik : Quelles sont vos ambitions pour l’avenir de Version Homme ?

Hicham Smyej : Avec ses défauts et ses qualités, je souhaite qu’il dure le plus longtemps possible, sans jamais rentrer dans le rang. Bien sûr, il y a des choses à améliorer. Mais il y a trop de magazines qui perdent leur originalité en cours de route.

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