« Le livre sur la place » accueille la littérature Africaine


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Pour son 29e anniversaire, du 20 au 23 septembre à Nancy, le salon littéraire « Livre sur la Place » avait pour thème « L’homme et son histoire, la terre est son avenir ». Près de 400 auteurs étaient présents pendant quatre jours d’échanges, de découvertes et d’émotions autour du Livre. Cette 29e édition avait pour hôtes, comme chaque année, des écrivains africains venus exposer au cœur des rencontres et des débats.

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Parmi les écrivains africains venus exposer Richard Bohringer,
grand amoureux de l’Afrique, sénégalais de cœur et de papier. Il présentait son ouvrage Carnet du Sénégal (Editions Arthaud). Un livre né d’une rencontre avec Virginie Broquet qui l’a illustré. Alors qu’elle était à Saint-Louis du Sénégal, elle s’est arrêtée pour dessiner une maison… Cette maison, c’était celle de Richard Bohringer. C’est ainsi qu’est née cette formidable histoire.

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Dans les couloirs du salon on pouvait rencontrer d’autres écrivains comme Malek Chebel, venu pour présenter son ouvrage, L’esclavage en terre d’islam (Editions Fayard). Sujet pour le moins délicat qu’aborde l’anthropologue franco-algérien Malek Chebel : « C’est une longue enquête sur le terrain, à travers 18 pays, revisitant l’esclavage dans l’histoire mais aussi dans l’actualité. Car même si l’Islam interdit l’esclavage, beaucoup d’Arabes et de Musulmans et surtout des marchands n’ont jamais eu de scrupules à pratiquer ce commerce honteux, c’est pourquoi j’ai écrit ce livre. »

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Gaston-Paul Effa est né à Yaoundé, au Cameroun, en 1965. Elevé par des religieuses, c’est en France qu’il poursuit ses études. Il enseigne désormais la philosophie en Lorraine. Et c’est dans cette même région, plus précisément à Nancy qu’il exposait ce week-end end à l’occasion de l’événement culturel de la rentré Le livre sur la Place son dernier ouvrage, A la vitesse d’un baiser sur la peau. « Il s’agit d’un livre entre deux, entre le noir et le blanc. Un livre qui va jusqu’au bout du dialogue des cultures, montrant à la fois les réussites et les contradictions et peut être aussi les perspectives. »

De la philosophie à la calligraphie, il n’y a qu’un pas…

Photo-019.jpgOn pouvait aussi, dans les allées du salon, admirer les sublimes œuvres de Lassaâd Metoui, calligraphe d’origine tunisienne de réputation internationale. Lassaâd Metoui a notamment publié : Les Cent Noms de l’amour avec Malek Chebel (Editions Alternatives), Car nul ne sait à l’avance la durée d’un amour, avec Jacques Salomé (Editions Dervy), Lorsque l’amour vous fait signe… Suivez-le (Editions J.C. Lattès). Son dernier ouvrage, les 7 cités de l’amour présente les plus beaux textes de Khalil Gibran. « Je travaille sur la morphologie des mots, leurs anatomies. Je cherche au plus près le sens des textes, dans leurs racines les plus lointaines. »

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Gaston Kelman était également à Nancy ce week-end. L’auteur de Je suis noir et je n’aime pas le manioc et de Au-delà du noir et du blanc revendique la liberté de choisir ce que l’on garde d’une culture ou non. « Je ne me réveille pas tous les matins au son du djembé. Je ne me réveille pas avec sur le visage le crachat qu’a pris mon père colonisé. Je ne me réveille pas le corps meurtri par les coups qu’ont reçus les ancêtres des Noirs américains ou des Noirs antillais. Je voudrais cesser d’être un Noir. Je voudrais être tout simplement un homme. » Dans son nouvel ouvrage « Parlons enfants de la patrie », il pointe du doigt la responsabilité des parents et les faux alibis devant la monté des violences. « Ce livre-là, je l’ai écrit après les émeutes de 2005, je me suis dis qu’à travers plein d’alibis, on oublie que la réalité du problème c’est que les adultes démissionnent, que se soit en Afrique ou en occident, chacun se cache derrière un alibi que se soit la colonisation, la liberté de la jeunesse ou le racisme, tout devient un alibi devant la démission. »

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