Le G8 confirme le doublement de l’aide à l’Afrique


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Les pays du G8 ont confirmé mardi, lors de leur sommet à Toyako (Japon), le doublement de l’aide au développement à l’Afrique. Les pays les plus riches n’ont pas annoncé d’autres financements pour juguler la crise alimentaire mais ont encouragé des mesures qui pourraient permettre d’en atténuer les effets.

Les chefs d’Etat et de gouvernement du G8 ont réaffirmé mardi leur promesse de doubler l’aide à l’Afrique d’ici 2010. « Nous promettons de travailler afin de respecter nos engagements sur l’ODA (aide officielle au développement, ndlr) pris à Gleneagles (Ecosse, ndlr), et réaffirmés à Heiligendamm (Allemagne, ndlr), notamment d’accroître, par rapport à 2004, avec d’autres bailleurs de fonds, l’ODA pour l’Afrique de 25 milliards de dollars par an d’ici à 2010 », ont expliqué l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, la Russie et le Japon, où se déroule le sommet du G8.

La pression des pays afrcains

« Nous réitérons notre engagement à poursuivre les efforts, à travailler vers le but de fournir au moins 60 milliards de dollars sur cinq ans pour combattre les maladies infectieuses et renforcer la santé », ont par ailleurs précisé les Huit, réunis à Toyako. Les fonds devraient être particulièrement affectés à la lutte contre le sida et le paludisme. Le paludisme contre lequel le G8 fournira dans les pays pauvres 100 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide.

Les dirigeants ont pris ces décisions au lendemain d’un déjeuner avec leurs pairs de sept pays africains . Comme plusieurs organisations, l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Ethiopie, le Ghana, le Nigeria, le Sénégal et la Tanzanie, soutenus par l’Union Africaine, craignaient que la promesse de doublement d’aide ne passe à la trappe. Leurs craintes étaient basées sur le fait que, depuis l’annonce de l’accroissement en 2005, à peine un quart des 25 milliards de dollars par an avait été débloqué. Ce qui explique la pression exercée sur leurs interlocuteurs lundi. D’autant que la flambée des prix, tant au niveau énergétique qu’alimentaire, risque d’alourdir leurs difficultés.

Pas de fonds supplémentaires contre la crise alimentaire

Concernant l’envolée des prix des produits de première nécessité, qui frappe sévèrement plusieurs pays africains, le G8 a souligné dans une « Déclaration sur la sécurité alimentaire mondiale » que « l’impact négatif de cette récente évolution pourrait faire retomber des millions de gens dans la pauvreté ». Il n’a cependant pas annoncé de nouvelles enveloppes pour régler la crise. Pour justifier cette orientation, il a précisé avoir déboursé depuis janvier « plus de 10 milliards de dollars pour faire face aux effets de la crise par des mesures d’aide alimentaire et pour augmenter la production agricole dans les pays touchés ».

Pas d’enveloppes, donc, mais des appels. Le G8 a demandé aux Etats ayant des surplus alimentaires de « rendre disponible une partie de leurs excédents pour les pays dans le besoin » – en précisant toutefois qu’il fallait s’arranger pour que cette transaction « ne porte pas atteinte aux règles commerciales ». Les Huit appellent en outre à une hausse des dons au Programme alimentaire mondial « pour faire face aux besoins humanitaires urgents et pour donner un accès aux semences et aux engrais pour les prochaines semailles ». L’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, la Russie et le Japon ont assuré qu’ils participeraient à l’effort.

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