Le Fifet 2009 montre l’esclavage au cinéma


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La représentation de l’esclavage dans le Septième Art est le thème de la 9e édition du Festival international du film contre l’exclusion et pour la tolérance (Fifet) qui se déroule du 5 au 13 décembre à Paris. Une vingtaine de fictions sont présentées dans le cadre de cette manifestation.

La 9e édition du Festival international du film contre l’exclusion et pour la tolérance (Fifet), intitulée « Visions de l’esclavage au cinéma », a été lancée ce vendredi 5 novembre au siège de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) à Paris. La manifestation, qui se déroulera jusqu’au 13 décembre prochain, est placée sous le thème de l’esclavage. « Le film est un bon moyen pour rassembler et discuter. Le but du Fifet est de susciter la rencontre et le débat à partir de films qui traitent du racisme, de l’anti-racisme, de la tolérance, autour de cinéastes, d’universitaires et de représentants du monde associatif. L’esclavage est un thème autour duquel il y a une demande de connaissance, de reconnaissance, explique Claudine Drame, la fondatrice du Fifet. » La thématique du Fifet 2009 s’inscrit également dans le cadre des commémorations du 160e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France, qui coïncide avec le 120e anniversaire de l’abolition de l’esclavage au Brésil, et du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

« Depuis 11 ans que le Fifet existe, les questions qu’il aborde ont malheureusement pris de l’ampleur. Les tensions s’exacerbent, nous le voyons dans les débats. Cependant, débattre, se rencontrer et en parler restent les seules options possibles. On vit une émergence du racisme sous toutes ses formes, de l’exclusion ou de ce qu’on appelle le repli communautaire qui est une question sociale globale de la fin du 20e siècle », analyse l’historienne. L’esclavage se trouve être l’une des causes profondes du racisme. « Je ne pense pas que l’esclavage soit à l’origine de toutes les discriminations que subissent les Noirs, tempère Claudine Drame, mais c’est certain que le racisme est très lié à l’esclavage. Nous espérons que l’élection de Barack Obama, l’élection d’un Noir à la tête de la plus puissante nation du monde va changer les représentations mentales en ce qui concerne le racisme. C’est en tout cas l’ambition du Fifet. »

photoClaudine.jpg«Née en Tunisie, éduquée en France et mère d’enfants martiniquais, comme elle se décrit elle-même », Claudine Drame est à l’origine du Festival international du film contre l’exclusion et pour la tolérance (Fifet). Professeur agrégée d’histoire et docteur en sciences sociales, son initiative est née en 1997 du constat que « certaines valeurs ne passaient plus de la même manière dans notre enseignement ». Elle pense alors au Septième Art et profite de l’Année européenne contre le racisme pour donner corps à son projet avec l’appui de l’Unesco. « J’ai vécu le racisme personnellement et au travers de mes enfants », explique Claudine Drame.
Le Fifet, qui s’adressait d’abord aux élèves s’est peu à peu élargi au grand public. Les organisateurs du festival travaillent en étroite collaboration avec les enseignants qui préparent en amont leur élèves à la thématique du Fifet, puis en débattent en classes après avoir vu les films. « Depuis l’année dernière, nous avons commencé des rétrospectives sur le cinéma à la faveur de la publication de ma thèse de doctorat sur les représentations de la Shoah au cinéma sur 40 ans (1945-1985). » Après la Shoah, le Fifet se consacre à la représentation cinématographique de l’esclavage.

Au programme de cette neuvième édition, une vingtaine de films. Ils seront projetés à Paris en présence de prestigieux invités comme la cinéaste française Euzhan Palcy, dont le film Rue Case Nègres est présenté. Autres films à voir ou à revoir : Beloved de l’Américain Johnathan Demme, Little Senegal du Français Rachid Bouchareb, Xica da Silva du Brésilien Carlos Diéguès, L’Autre Francisco du Cubain Sergio Giral, également invité au Fifet 2009, Glory de l’Américain Edward Zwick, Sankofa de l’Ethiopien Haile Gérima, Cobra Verde de l’Allemand Werner Herzog ou encore Queimada de l’Italien Gillo Pontecorvo.

 Fifet 2009 : « Visions de l’esclavage au cinéma »

Lieu : Maison de l’Unesco, 7 place de Fontenoy, Paris 7e

Entrée : 125, rue de Sufren – Métro : Ségur

Contact : 01 45 44 72 81

Séances : 9h, 14h et 20h

Tarifs d’entrée : 5 €, gratuit pour les scolaires

Visitez le site du Fifet

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