Le Burkina Faso suspendu des instances de la CEDEAO à l’issue du Sommet extraordinaire


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Paul Henri Sandaogo Damiba, président de la Transition au Burkina
Le président de la Transition du Burkina Faso, Paul Henri Sandaogo Damiba

La réunion virtuelle tenue par les dirigeants de la CEDEAO, ce vendredi, s’est achevée par la suspension du Burkina Faso. Deux missions seront diligentées, samedi et lundi, dans le pays avant la prise d’autres décisions.

Au bout de trois heures d’échanges par visioconférence, les dirigeants des pays membres de la CEDEAO ont décidé de suspendre le Burkina Faso des instances de l’institution sous-régionale. Pour l’instant, aucune autre sanction n’est prise à l’encontre de ce pays où un coup d’État a été perpétré lundi. Au cours du sommet, il a été également décidé l’envoi, samedi, d’une mission militaire composée des chefs d’état-major des armées des pays membres sur place au Burkina Faso. Cette mission sera suivie, lundi, d’une autre, ministérielle cette fois-ci.

À la suite de ces deux missions, un nouveau sommet réunira les chefs d’État à Accra, le 3 février, pour décider, si nécessaire, des sanctions à appliquer au pays, un peu comme cela a déjà été fait au Mali ou en Guinée où des militaires ont également pris le pouvoir. D’ores et déjà, Roland Bayala, porte-parole de la Coalition des patriotes africains du Burkina Faso (COPA/BF), mouvement qui était très actif dans les manifestations populaires contre le passage d’un convoi militaire français en provenance de la Côte d’Ivoire en novembre dernier, demande à la CEDEAO « de faire attention à ses sanctions contre le peuple burkinabè », parce que ce dernier ne va pas « se laisser faire ».

La CEDEAO a également demandé la libération du Président Roch Marc Christian Kaboré et des autres personnalités toujours détenus par les militaires. Placé en résidence surveillée, l’ancien chef d’État serait en bonne santé et aurait un médecin à sa disposition, à en croire plusieurs sources. Mais pour l’instant, les nouveaux maîtres de Ouagadougou n’ont pas encore communiqué sur le sort qui lui sera réservé.

Sur place au Burkina Faso, la situation revient progressivement à la normale. Depuis jeudi, le couvre-feu qui s’étendait de 21 h à 5 h du matin est passé de minuit à 4 h.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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