Le Body painting : une tradition très fashion


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Art ancestral dans certaines tribus d’Afrique et des Antilles, le body painting (peinture sur corps) fait une entrée remarquée dans le milieu de la mode. Ses adeptes se comptent par milliers et ses défilés sont d’exceptionnels moments de créativité. Esthéticienne de profession, Sévérine Moustin est l’une de ces créatrices aux mains de fées qui transforment le corps humain en œuvre d’art. Interview.

moustin.jpgLa belle Sévérine Moustin fait déjà figure de dinosaure dans le milieu assez élitiste du body painting. Très sollicitée, la jeune esthéticienne a à son actif des dizaines de défilés et de nombreuses collaborations dans le cinéma. Originaire de Schoelcher (Martinique), elle ne vit et respire que pour sa passion.

Afrik : Vous êtes esthéticienne de formation, comment en êtes-vous venue au body painting ?

Sévérine Moustin : Je suis esthéticienne comme ma mère. C’est dans son école, Forma Plus, que j’ai fait mes premiers pas. J’ai tout appris auprès d’elle. Je suis venue au boby painting par choix. Un choix conscient et volontaire. Avant, je faisais du face painting, c’est-à-dire la peinture sur le visage. J’ai voulu aller au delà du visage. J’ai pris des cours. Je me suis initiée à la technique du body painting. Depuis deux ans, je ne fais plus que ça.

Afrik : Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Sévérine Moustin : Rien de vraiment précis. Il faut dire que j’aime ce qui est beau et pour moi le body painting est l’expression de la beauté. C’est un art éphémère, certes, mais il a le don d’être vivant, animé.

Afrik : D’où vient le body painting ?

Sévérine Moustin : Le body painting est un art ancestral. Dans certaines tribus d’Afrique et des Antilles, il servait à mettre en valeur les fonctions de chef, de sorcier. Il était également utilisé pour un état temporaire, tel que le deuil, ou lors de rites initiatiques. Sa fonction spirituelle est très importante. Le body painting protégeait des mauvais esprits ou attribuait les pouvoirs de divinités à ceux qui le portaient.

Afrik : Ce n’est plus le cas de nos jours …

Sévérine Moustin : Il a une connotation beaucoup plus  » fashion  » de nos jours. C’est devenu un phénomène de mode.

Afrik : Pourquoi avez-vous choisi de vous exprimer sur un corps humain et pas sur une feuille ou sur une toile ?

Sévérine Moustin : Je n’arrive pas à dessiner sur une feuille ou sur une toile. Je ne critique pas les peintres, mais je préfère peindre sur le corps, cela a plus de sens. Quand, je réalise un body painting, c’est une toile que je dessine et celle-ci prend vie lorsque le corps de mon modèle s’anime. C’est là toute la beauté du body painting. Il faut savoir que, pour réaliser un body, il faut 3 heures minimum, pour une peinture qui durera le temps d’une apparition sur le podium et partira à l’eau en 10 minutes.

Afrik : Quels rapports avez-vous avec l’Afrique ?

Sévérine Moustin : Je n’ai malheureusement pas encore eu l’occasion d’aller en Afrique, qui est le continent de mes racines. Contrairement à ce que l’on pense, les Antillais sont fiers de leurs origines africaines. Personnellement, je sais que ma couleur et ma culture viennent d’Afrique et que c’est ma patrie. Dommage qu’à l’école, on nous parle très peu de la négritude.

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