Lansana Conté veut rempiler


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Drapeau de la Guinée
Drapeau de la Guinée

La démocratie tousse en Afrique. Une toux contagieuse. Tellement contagieuse qu’elle sévit dans nombre de pays africains.

Après « la confirmation implicite » du président tunisien à se représenter pour un troisième mandat, au mépris de la Constitution qu’il a lui-même élaborée, c’est au tour de Lansana Conté, président de la Guinée, de briguer lui aussi un troisième mandat. Tout comme Ben Ali, il s’est fait un devoir de répondre aux « aspirations légitimes » du peuple qui « revendiquait » la candidature de l’actuel président.

Les marches et les déclarations « spontanées » sont une insulte à l’intelligence des peuples. En mettant en prison les opposants et les militants des droits de l’Homme, les régimes jusqu’au-boutistes s’arrangent pour se perpétuer sans adversité. Mais les vernis démocratiques craquellent à la moindre opposition. Et derrière le masque de la vertu jaillit celui du mépris.

Démocratie spécifique. Comme l’amour, la démocratie ne s’embarrasse pas de qualificatifs. Pourtant, les autorités de Lomé insistent sur une démocratie à la togolaise. Les politologues ne connaissent pas encore ce système politique. « La Constitution doit nécessairement coller à la réalité et s’adapter à l’histoire du pays. C’est d’abord l’affaire d’un pays et non pas la norme jugée politiquement correcte par d’autres pays », explique doctoralement Fambaré Natchaba, président de l’Assemblée nationale du Togo.

En clair, il faut aménager la Constitution pour que le président guinée, au pouvoir depuis 1967, puisse se représenter de nouveau ! C’est d’autant plus urgent si « nous voulons que notre pays reste sur la voie de la démocratie, de la paix et de la sécurité », assure sérieusement l’honorable député. Entre-temps, le principal opposant est en prison. C’est pour la démocratie !, rassurent les mêmes autorités. Que ce mot sonne faux dans certaines bouches !

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