La vie de Dalida sur le petit écran


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Les téléspectateurs français auront la primeur de découvrir sur France 2, ce lundi 2 et le 3 mai prochain, Dalida, un téléfilm en deux parties consacré à la vie de la chanteuse disparue. De son Egypte natale à la France, qui fera d’elle une star, le film nous plonge au cœur de la vie de la femme vulnérable et de l’artiste exceptionnelle que fut Dalida, à qui l’actrice italienne Sabrina Ferilli redonne vie.

Dalida, le téléfilm inédit, en deux parties, qui sera diffusé sur France 2, ce lundi 2 et le 3 mai prochain, retrace la destinée tragique mais Ô combien exceptionnelle que fut celle de Yolanda Gigliotti à l’Etat civil, Dalida à la scène. Italienne d’origine, Egyptienne de naissance et Parisienne pour la vie, elle a laissé en s’éteignant, ce funeste jour du 3 mai 1987, une empreinte indélébile sur la chanson française. L’interprète de Bambino, la chanson qui la révèle au public français et au monde, aura eu une vie de femme difficile mais d’artiste comblée. Celle qui fut Miss Egypte 1954 voit le jour le 17 janvier 1933, au Caire, dans une famille italienne dont le père, violoniste, s’est exilé au pays des Pharaons. Elle entame une carrière cinématographique, mais très vite la chanson prend le dessus. Ses rêves de gloire, sa ténacité et son professionnalisme – une qualité qui ne la quittera jamais – l’amèneront, à Paris, mais surtout à une émission : « Les numéros 1 de demain ».

Le succès a les traits d’un Banbino

Objectif de cette audition organisée à l’Olympia par Bruno Coquatrix et la radio Europe 1 : découvrir de nouveaux talents. Le producteur Eddy Barclay et Lucien Morisse, directeur d’Europe 1, sont conquis par la jeune Dalida. En 1955, on entend plus que Bambino à la radio. La carrière de Dalida est lancée – elle vendra plus de 125 millions de disques dans le monde – et ne connaîtra son épilogue qu’au suicide de l’artiste. « Pardonnez-moi mais la vie m’est insupportable », écrit-elle comme pour s’excuser de mettre fin à ces jours. Les multiples et innombrables distinctions artistiques ne lui ont pas apporté le bonheur auquel elle aspirait tant. Même la musique ne remplissait pas ce vide lancinant que connaissait sa vie de femme, un aspect mis en exergue dans l’œuvre de Joyce Bunuel, réalisatrice et scénariste du film.

L’amour est certes, bien souvent au rendez-vous, mais elle reste une expérience douloureuse qui laisse un arrière goût trop amer. Les trois hommes importants de la vie de Dalida se donneront, comme elle, la mort. Celle qui reste « une star » à leurs yeux veut juste être une femme. Lucien Morisse (interprété par Charles Berling), qu’elle épouse en 1961 lui apportera la gloire, Luigi Tenco (Alessandro Gassman), qu’elle rencontre en 1967 et à qui l’on doit Ciao amore, la passion et Richard Chanfray (Christophe Lambert) réveillera la femme qui dormait en elle. En définitive, le véritable soutien de Dalida, c’est sa famille qu’elle rassemble autour d’elle dans sa résidence montmartroise de la rue d’Orchampt. Sa mère Giuseppina, en tête, et ses deux frères, notamment Orlando le cadet, délicieusement incarné par Arnaud Giovaninetti, qui renonce à la chanson pour devenir son producteur. Ce dernier, qui s’est fortement impliqué dans la production de Dalida, se consacrera presque exclusivement à sa sœur.

Une fenêtre sur la vie de Dalida

Sa vie sentimentale tout comme sa carrière sont des défis. Mais ses défis professionnels, eux, se transforment en succès. En 1961, elle se produit en vedette à L’Olympia, c’est un véritable challenge car les mauvaises langues disent de l’artiste qu’est elle est déjà finie. Elle prouve le contraire : ce sera un triomphe. On lui doit entre autres, plus tard, Petit Gonzalez (1962) et La danse de Zorba (1965). Dans les années 70, elle offre au monde Il venait d’avoir 18 ans et Gigi l’Amoroso et interprète remarquablement Avec le temps de Léo Ferré et Je suis malade de Serge Lama. En 1973, avec son ami Alain Delon, elle gratifie le public français d’un duo légendaire sur la chanson Paroles, Paroles. Avec J’attendrai, une reprise de la chanson de Rina Ketty et Génération 78, elle s’impose comme la reine incontestée du disco en France tout en faisant un tabac avec Salma Ya Salama en Egypte et au Moyen-Orient. Le succès est toujours en rendez-vous durant la décennie suivante, mais vivre devient de plus en plus pesant. Son dernier rôle au cinéma ne lui facilitera pas les choses. En 1986, le réalisateur égyptien, Youssef Chahine lui offre l’opportunité de revenir à ses premières amours avec Le sixième jour, qu’elle tourne dans son pays natal. Ce rôle semble faire écho à cette tristesse profonde qui la gagne de plus en plus et qui conduira Dalida à la rencontre de la grande faucheuse.

Dalida, le télefilm vous fera passer au total un délicieux moment en compagnie de cette légende de la chanson française. La bande originale et les prestations scéniques assez convaincantes de Sabrina Ferilli, alias Dalida, donnent une véritable charge effective à cette production. Assez en tout cas pour avoir la furtive impression que la diva égyptienne est encore parmi nous…juste le temps d’une fiction. De l’émotion donc, grâce aussi à une bonne distribution où certains seconds rôles dégagent une vraie intensité. L’interprétation d’ Alessandro Gassman en est une bonne illustration. Joyce Bunuel, au travers de sa caméra, révèle donc au public, surtout à ceux qui ne connaissaient que Dalida, la « vraie » vie (bien que romancée), faite de succès mais jalonnée de déceptions, de celle qui fut Yolanda Gigliotti. Un être qui s’était rêvé une parfaite vie de femme. Le seul rêve qui lui restera à jamais inaccessible. Ce film pourrait d’ailleurs donner envie aux uns et aux autres de revisiter le large répertoire de la chanteuse égyptienne à l’aune de sa vie de star adulée mais surtout de femme vulnérable.

Dalida, le film de sa vie de Joyce Bunuel avec Sabrina Ferilli, Christophe Lambert et Charles Berling

Téléfilm en deux parties de 90 mn, diffusé le 2 et le 3 mai 2005 sur France 2 à 20h55

Le film évènement sera disponible en coffret 2 DVD, aux
ed.Opening à partir du 4 mai 2005.

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