La Tunisie lutte contre la migration irrégulière : 18 tentatives de traversée déjouées à Sfax


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Des migrants sénégalais tentent de rejoindre l'Europe
Des migrants sénégalais

Les autorités tunisiennes redoublent d’efforts pour freiner la migration irrégulière vers l’Europe. En effet, les garde-côtes à Sfax ont déjoué 18 tentatives de traversée clandestine et interpellé 49 passeurs impliqués dans l’organisation de ces voyages périlleux.

Selon un communiqué du ministère tunisien de l’Intérieur, les garde-côtes ont mis en échec une cascade de tentatives de traversée de la Méditerranée à Sfax. Ces opérations ont permis de sauver un nombre indéterminé de migrants, dont les nationalités n’ont pas été révélées. Au total, depuis le début de l’année 2024, les autorités tunisiennes ont intercepté 3 369 tentatives de traversée illégale et secouru 4 336 migrants.

Pays d’origine et de transit pour de nombreux migrants

Face à l’ampleur du phénomène, le gouvernement tunisien a reçu une aide de 127 millions d’euros de la Commission européenne pour soutenir ses efforts de lutte contre la migration irrégulière. Cette aide permettra notamment de financer des programmes de développement économique et social dans les régions les plus touchées par l’exode. La Tunisie est confrontée à la migration irrégulière, en tant que pays d’origine et de transit pour de nombreux migrants en quête d’une vie meilleure en Europe.

Les causes profondes de ce phénomène sont multiples, notamment la pauvreté, le chômage, les conflits et les persécutions. Lutte contre les passeurs et les réseaux de trafic d’êtres humains, renforcement des contrôles aux frontières, aide au développement des pays d’origine et de transit : telles sont, entre autres, les mesures multidimensionnelles mises en œuvre par les autorités tunisiennes et européennes pour endiguer ce phénomène dramatique.

Durcissement de la politique migratoire

La Tunisie, traditionnellement terre d’accueil pour les migrants d’Afrique subsaharienne, connait, depuis quelques années, un durcissement notable de sa politique migratoire. Ce changement de cap s’explique par plusieurs facteurs interdépendants, dont l’augmentation des flux migratoires. Ces dernières années, la Tunisie a connu une hausse importante du nombre de migrants en situation irrégulière sur son territoire.

Cette augmentation, due en partie aux crises politiques et économiques dans les pays d’Afrique subsaharienne, met à rude épreuve les capacités d’accueil et de prise en charge du pays. Il y a aussi les pressions subies avec l’Union Européenne, préoccupée par l’afflux de migrants sur son territoire via la Tunisie, exerce une pression croissante sur les autorités tunisiennes pour qu’elles renforcent le contrôle de leurs frontières et luttent contre les réseaux de passeurs.

Discours xénophobes et actes de discrimination

Par ailleurs, la présence d’une population migrante importante suscite parfois des tensions au sein de la société tunisienne, notamment en raison de la concurrence pour les ressources et les opportunités d’emploi. Ces tensions se manifestent parfois par des discours xénophobes et des actes de discrimination à l’égard des migrants. Face à cette situation, les autorités tunisiennes ont mis en place une série de mesures visant à durcir le traitement des migrants.

Au rang de ces mesures des restrictions à la liberté de circulation. Les migrants arrêtés sont souvent placés dans des centres de détention surpeuplés et insalubres, où ils sont souvent victimes de violences et d’abus. Les migrants en situation irrégulière ont souvent du mal à accéder à des services essentiels tels que les soins de santé et l’éducation. Ce durcissement de la politique migratoire tunisienne a été critiqué par de nombreuses organisations de défense des droits humains.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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