La République du Togo prend place au conseil de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA)


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Drapeau du Togo
Drapeau du Togo

Pour la première fois de son histoire, le Togo a été élu au Conseil des Gouverneurs de l’AIEA pour un mandat de deux ans. Cette victoire diplomatique majeure intervient dans un contexte de profondes réformes nationales dans le secteur nucléaire et ouvre de nouvelles perspectives de développement pour le pays.

Élue pour la première fois, la République du Togo a rejoint le Conseil des Gouverneurs de l’AIEA pour un mandat de deux ans. L’élection a eu lieu lors de la session plénière de la 68e conférence générale des États membres de l’AIEA à Vienne, en Autriche.

Créée en 1957 sous l’égide des Nations Unies, l’AIEA a pour mission principale de promouvoir l’utilisation sûre, sécurisée et pacifique de l’énergie nucléaire et intervient sur trois aspects : la sûreté nucléaire, en aidant les pays à mettre en place des normes et des infrastructures garantissant la sécurité des installations ; la non-prolifération, en veillant à ce que les matières et technologies nucléaires ne soient pas utilisées à des fins militaires ; et enfin les applications pacifiques dans la médecine, l’agriculture, la gestion de l’eau et la production énergétique. Le Togo rejoint ainsi dix autres nouveaux membres élus, dont la Jordanie, la Belgique, le Niger, le Pérou et l’Arabie Saoudite, au sein du conseil qui compte 35 États et qui est l’un des deux organes décisionnels majeurs de l’AIEA.

Une victoire diplomatique s’appuyant sur des réformes structurelles

Pour le Togo, cette élection est une victoire diplomatique inédite pour le pays et intervient dans un contexte où se déroulent de profondes réformes nationales avec la création récente de l’Autorité Nationale de Sûreté et de Sécurité Nucléaire (ANSSN) et de la Togolese Atomic Energy Commission (TAEC), créée en janvier 2025 et chargée de piloter les programmes de recherche, de formation et d’application des technologies nucléaires dans la santé, l’agriculture et l’énergie. En parallèle, un accord a été conclu avec la société américaine Nano Nuclear Energy afin de prévoir l’utilisation de microréacteurs pour la production électrique.

L’élection du Togo au Conseil des Gouverneurs, qui est en charge d’examiner et d’approuver le budget, les programmes de travail et les demandes d’adhésion des nouveaux États membres, valide les accords de garanties nucléaires et autorise la publication des normes de sûreté de l’Agence, lui permettra de participer activement aux grandes décisions de l’AIEA, de bénéficier d’un accès privilégié à l’expertise internationale et de renforcer ses programmes nationaux dans la lutte contre le cancer, l’innovation agricole, l’électronucléaire, la sûreté et la sécurité nucléaire.

Défis à relever et opportunités de développement

Si pour les autorités togolaises ce mandat est une reconnaissance des efforts engagés et une opportunité de transformer la coopération nucléaire en levier concret de développement durable au service des populations, elles sont aussi conscientes que le pays doit encore relever de multiples défis, dont le manque de ressources techniques et technologiques, le cadre légal et réglementaire encore perfectible, la sécurité nucléaire et la protection radiologique, ainsi que la mobilisation budgétaire suffisante pour soutenir ses ambitions.

Néanmoins, cette intégration au conseil de l’AIEA va offrir au Togo une tribune pour peser sur les normes internationales et attirer des investissements extérieurs, tout en sécurisant davantage ses projets nucléaires pour une amélioration palpable des conditions de vie des populations.

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Franck Biyidi est diplômé de l'IRIC (Institut des Relations Internationales du Cameroun) je suis spécialiste des relations internationales au sein de la Francophonie et de l'Union Africaine et de tout ce qui touche la diplomatie en Afrique francophone
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