
Réunis à Dakar pour la MSGBC Oil, Gas & Power 2025, les dirigeants du GECF et de l’APPO ont été distingués pour leur rôle dans la montée en puissance énergétique du continent. Une reconnaissance symbolisant l’affirmation d’un leadership africain fondé sur la coopération et l’innovation.
L’Afrique, moteur d’une nouvelle ère énergétique
Le bassin MSGBC (Mauritanie-Sénégal-Gambie-Bissau-Conakry) s’impose désormais comme l’une des régions les plus prometteuses de la géographie énergétique mondiale. Avec ce nouveau groupe de pays producteur, le continent africain renforce son influence sur la scène mondiale grâce à ses ressources gazières et pétrolières stratégiques.
C’est dans ce cadre que la cérémonie d’ouverture de la MSGBC Oil, Gas & Power 2025 Conference, tenue le 9 décembre à Dakar, a salué deux figures majeures de cette dynamique continentale.
Le GECF et l’APPO à l’honneur au MSGBC 2025
Mohamed Hamel, secrétaire général du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), a reçu le prix du développement et de l’innovation du marché du gaz, tandis que le Dr. Omar Farouk Ibrahim, secrétaire général de l’Organisation des producteurs africains de pétrole (APPO), s’est vu décerner le prix du collaborateur régional dans le domaine de l’énergie.

Ces distinctions interviennent alors que le Sénégal et la Mauritanie ont inauguré cette année leurs premières exportations de GNL grâce au projet Grand Tortue Ahmeyim, opéré par BP et Kosmos Energy. Une étape historique qui fait de ces deux pays de nouveaux acteurs sur le marché mondial du gaz naturel liquéfié.
« À mesure que les systèmes énergétiques mondiaux évoluent, le gaz naturel restera essentiel à l’industrialisation, à la croissance économique et à la stabilité », a souligné Mohamed Hamel, rappelant l’engagement du GECF à « soutenir les producteurs émergents grâce à des informations fondées sur des données, au dialogue et à la collaboration ».
Ce projet illustre la montée en puissance d’un modèle énergétique africain axé sur la valorisation locale des ressources et la coopération régionale.
Vers une autonomie énergétique panafricaine
Le Dr. Ibrahim défend une vision résolument panafricaine du développement énergétique. « Pendant trop longtemps, notre industrie a fortement dépendu des financements, des technologies et des marchés extérieurs. Ce modèle n’est plus viable », a-t-il affirmé à Dakar.
L’APPO œuvre notamment à la création de la Banque africaine de l’énergie, un instrument financier destiné à mobiliser des capitaux africains pour financer les infrastructures pétrolières et gazières du continent sans dépendre exclusivement des bailleurs internationaux.
Cette nouvelle dynamique s’inscrit dans un calendrier dense de développements énergétiques à travers le continent.
- En Tanzanie, le projet de GNL porté par Shell et Equinor, longtemps retardé, devrait enfin connaître une décision finale d’investissement dans les prochains mois.
- Au Mozambique, malgré les difficultés sécuritaires, TotalEnergies maintient ses ambitions sur le site de Cabo Delgado.
- Le Nigeria poursuit la construction du gazoduc AKK (Ajaokuta-Kaduna-Kano) destiné à renforcer son approvisionnement intérieur.
- L’Algérie et le Niger relancent les discussions autour du gazoduc transsaharien vers l’Europe.
Un leadership africain fondé sur la coopération et l’innovation
Ces projets participent à repositionner l’Afrique comme un acteur clé de la sécurité énergétique mondiale. L’Afrique détient près de 17% des réserves mondiales prouvées de gaz naturel. Les distinctions remises à Dakar illustrent la volonté du continent de transformer cette richesse géologique en levier de développement économique, d’industrialisation et de création d’emplois locaux.
Le GECF et l’APPO, par leur engagement commun et le soutien affiché des acteurs du continent, incarnent cette ambition d’un leadership énergétique africain fondé sur la coopération, la souveraineté et l’innovation.



