La mort de Kadhafi : Un crime de guerre ?


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La mort dans des circonstances troubles de Mouammar Kadhafi pourrait être considérée comme un crime de guerre, a annoncé jeudi la Cour pénale internationale (CPI). Une annonce qui survient au lendemain de la demande d’Aicha Kadhafi, fille de l’ex-dirigeant libyen, qui a exigé qu’une enquête soit ouverte pour établir la vérité sur le décès de son père.

Dans quelles circonstances Mouammar Kadhafi est-il mort ? C’est l’énigme que tente d’élucider la Cour pénale internationale (CPI), qui s’est penchée sur la question. L’ex-homme fort de la Libye a été tué le 20 octobre à Syrte, sa ville natale, après avoir été capturé par des rebelles libyens. Sa mort pourrait bien être considérée comme un crime de guerre, a annoncé jeudi, Luis Morano Ocampo, Procureur de la CPI. Il estime que « la mort de Mouammar Kadhafi est une des questions qui doit être éclaircie, il faut savoir ce qui s’est passé parce qu’il existe de sérieuses suspicions sur le fait que c’était un crime de guerre », a-t-il déclaré . « Nous avons exprimé nos inquiétudes » au gouvernement de transition libyen et demandé comment seront jugés les crimes commis par les deux camps durant le soulèvement qui a conduit au renversement de l’ex-leader libyen, a-t-il dit.

Cette annonce du Procureur de la CPI intervient au lendemain de la demande de la fille de l’ex Guide Libyen, Aicha Kadhafi, réfugiée en Algérie, qui a exigé que la CPI mène une enquête sur les circonstances entourant la mort de son père et celle de son frère Moutassim. Nick Kaufman, son avocat, a précisé avoir écrit au procureur de la CPI pour lui demander si une telle enquête avait été ouverte à ce sujet. Dans sa lettre, l’avocat affirme que l’ancien guide libyen et son fils Moutassim « ont été assassinés de la manière la plus horrible, leurs corps jetés ensuite en pâture à la foule et profanés, en contradiction totale avec la loi islamique ». « Les images de ces scènes de sauvagerie ont été diffusées à travers le monde, causant à ma cliente une profonde souffrance morale », a ajouté l’avocat.

Les circonstances floues de la mort de l’ex-dirigeant libyen ont contraint les juges de la CPI à ordonner le 22 novembre la fermeture du dossier de Mouammar Kadhafi, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité. Son fils Saïf Al-Islam, interpellé le mois dernier, et détenu en Libye fait aussi l’objet depuis le 27 juin d’un mandat d’arrêt de la CPI pour crime contre l’humanité, à savoir meurtre et persécution commis depuis le 15 février durant la répression de la révolte populaire. Pour le moment, les autorités libyennes ont refusé de répondre à la demande de la CPI qui réclame qu’il soit transféré à la Haye. Luis Moreno Ocampo a toutefois précisé que le nouveau pouvoir libyen informera la CPI le 10 janvier s’il accepte ou non le transfert du fils de l’ex-dirigeant à la Haye.

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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