La Mauritanie en marche vers les présidentielles


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Les candidats, qui sont au nombre de dix, ont officiellement débuté leur campagne jeudi. Le 18 juillet, les citoyens mauritaniens sont appelés à élire le successeur de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, président destitué le 8 août 2008, et de la junte militaire au pouvoir depuis cette date. Ce scrutin se déroulera conformément à l’accord signé le 4 juin à Dakar.

Les candidats, qui sont au nombre de dix, ont officiellement débuté leur campagne jeudi. Le 18 juillet, les citoyens mauritaniens sont appelés à élire le successeur de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, président destitué le 8 août 2008, et de la junte militaire au pouvoir depuis cette date. Ce scrutin se déroulera conformément à l’accord signé le 4 juin à Dakar.

La campagne présidentielle a officiellement débuté en Mauritanie aujourd’hui. Dix candidats sont en lice pour les élections qui se tiendront le 18 juillet, conformément à l’accord signé le 4 juin à Dakar, au Sénégal. Le scrutin est très attendu : il devrait ramener le calme dans le pays qui connaît une crise politique depuis le coup d’Etat militaire du 6 août 2008. Une junte militaire conduite par Mohamed Ould Abdel Aziz avait renversé Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu du pays. Jusqu’à la signature de l’accord de Dakar en juin, un gouvernement militaire était à la tête du pays. Celui-ci a été contraint de démissionner pour laisser place à un gouvernement de transition pour permettre le bon déroulement des élections.
La campagne a été lancée après quatre jours de révision du fichier électoral qui a permis l’inscription des électeurs partisans des opposants à la junte militaire qui prévoyaient de boycotter le scrutin initialement prévu le 6 juin, puis repoussé au mois de juillet.

Les membres de l’Union africaine (UA) ont salué les efforts démocratiques de la Mauritanie en début de semaine et ont levé leurs sanctions. Le pays avait été exclu suite au coup d’Etat d’août 2008. Mais la démission de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, le président destitué par la junte qui revendiquait toujours sa place au pouvoir, et l’instauration d’un gouvernement de transition ont changé la donne. L’UA a décidé le 30 juin de réintégrer la Mauritanie à la veille de l’ouverture du sommet qui se tient à Syrte, en Libye.

Dix candidats briguent un mandat présidentiel

Quatre des dix candidats s’étaient déjà présentés aux élections du 6 juin, dont le général Mohamed Ould Abdel Aziz, ex-chef de la junte, qui avait démissionné de son poste en avril pour être candidat. Il a promis de « mettre fin à la gabegie et à toutes les formes de concussions qui ont mis à genoux la Mauritanie après plusieurs décennies de règne de malfaiteurs ».

Parmi les six nouvelles candidatures se retrouvent les trois principaux opposants : Ahmed Ould Daddah, chef du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), principal parti d’opposition, Messaoud Ould Boulkheir président de l’Assemblée nationale, candidat du Front national pour la défense de la démocratie et Jemil Ould Mansour, chef du parti islamiste Tewassoul. Ils insistent tous sur la « résistance aux putschs ». « Plus jamais les Mauritaniens ne doivent accepter de baisser l’échine », a déclaré Messaoud Ould Boulkheir.

Ely Ould Mohamed Vall, ancien président de la transition démocratique (2005-2007), a tenu à « rassurer » les Mauritaniens qui, selon lui, le « connaissent et savent quels sont (ses) capacités personnelles et (ses) projets de développement pour le bien-être de tous ».
Le responsable du putsch avorté du 8 juin 2003, Saleh Ould Henenna, est également candidat.

Le scrutin du 18 juillet s’annonce serré, car les poids lourds de la politique mauritanienne seront représentés.

Liste des candidats publiée par le Conseil Constitutionnel mauritanien :

1- Mohamed Ould Abdel Aziz, ex-chef de la junte

2- Kane Hamidou Baba, vice président du Rassemblement des forces démocratiqies (RFD)

3- Ibrahima Moktar Sarr, président de l’Alliance pour la justice et la démocratie/Mouvement pour la rénovation (AJD/MR)

4- Sghair Ould M’Bareck, premier ministre en 2003/2005

5- Ahmed Ould Mohameden Ould Daddah, chef du plus grand parti d’opposition, le Rassemblement des forces démocratiques (RFD)

6- Mohamed Jemil Ould Brahim Ould Mansour, le chef du parti islamiste Tewassoul

7- Ely Mohamed Vall Eleya, L’ancien chef de la transition démocratique (2005-2007) arrivé au pouvoir par un coup d’Etat militaire

8- Messaoud Ould Boulkheir, président de l’Assemblée nationale et candidat du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD)

9- Hamady Ould Meimou, administrateur issu du grand sud-est mauritanien

10- Saleh Ould Mohamedou Ould Hanena, président du Parti Mauritanien de l’Union et du Changement

Claire Schaffner
LIRE LA BIO
Claire Schaffner est une journaliste française. Diplômée du master franco-allemand de journalisme du Cuej – université de Strasbourg / université de Fribourg-en-Brisgau – elle s’est d’abord fait remarquer en 2009 comme journaliste web chez Afrik.com, où elle couvrait l’actualité sociale, politique et culturelle du continent africain et signait des papiers très lus sur des sujets tels que la banque des femmes en Tanzanie ou la restitution de la tête du roi Badu Bonsu II au Ghana. Depuis, elle a enrichi son parcours chez Arte Journal, AITV / France Ô et dans la presse écrite franco-allemande, avant de s’illustrer à France 3 par des reportages de terrain et des plateaux en direct. Amoureuse du contact humain et avide de récits, elle met sa plume, sa voix et sa caméra au service de portraits et d’enquêtes qui vont de sa Normandie d’adoption aux quatre coins du monde.
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