La matière grise marocaine se fait la malle


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Un homme qui réfléchit (illustration)
Un homme qui réfléchit (illustration)

Les scientifiques marocains choisissent trop souvent la voie d’une carrière à l’étranger. Des professionnels des nouvelles technologies s’en émeuvent et lancent le débat.

La fuite des cerveaux pose aujourd’hui au Maroc un débat de fond. Une fois formés, les ingénieurs du pays s’expatrient volontiers à l’étranger. Une rencontre publique est prévue vendredi à l’Ecole Mohammedia des ingénieurs (EMI) pour initier le débat.

Un chiffre parmi d’autres pour montrer l’ampleur du phénomène : plus de 700 chercheurs marocains travaillent en France pour le Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) Bien d’autres têtes pensantes du Maghreb suivent leur exemple dans d’autres structures européennes ou américaines. De quoi s’inquiéter fortement, quand l’on sait que le nombre d’ingénieurs formés actuellement au Maroc ne dépasse pas les 200 lauréats chaque année.

Le phénomène est surtout observé dans le domaine des technologies de l’information, dans lequel la fuite des cerveaux vide dangereusement le pays de son réservoir de compétences.

Initier le débat

L’Association marocaine des professionnels des technologies de l’information (APEBI) juge la situation des plus préoccupantes. Faut-il « rester où partir ? ». C’est le thème de la rencontre publique que l’association organisera vendredi à l’EMI, en partenariat avec le quotidien en ligne Menara.

L’objectif du président de l’association, Khalid El Hariry, rapporte Menara, est « d’initier le débat » sur le départ à l’étranger des éminences grises du pays.

Qu’est ce qui pousse les jeunes diplômés à partir ? Deux grandes causes se profilent, si l’on en juge d’après un dossier consacré à cette question par le média en ligne. Les salaires marocains ne peuvent lutter contre la concurrence étrangère. Mais de nombreux témoignages d’ingénieurs, résidents ou expatriés, font aussi état d’une corruption et d’un favoritisme qui muselleraient l’efficacité de l’économie nationale, dans laquelle la compétence ne semble pas être le critère le plus important.

Faute de réactions significatives de la part de l’Etat et des professionnels marocains, c’est tout le dynamisme économique du pays qui se trouverait à court terme menacé.

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