Les cas d’enfants atteints de rougeole se multiplient en Guinée où la maladie représente environ 60% des consultations. Les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme.
Depuis le début de l’année, la Guinée voit le nombre d’enfants atteints de rougeole augmenter. Docteur Maurice Tinguiano, chef du service pédiatrique de l’hôpital régional de Kankan, alerte que cette maladie virale très contagieuse et qui affecte les enfants, devrait bénéficier d’une gratuité des traitements. Surtout dans son département où les cas se multiplient au point d’inquiéter les autorités sanitaires.
Interpellé par Guineenews, sur la rougeole qu’il présente comme une « maladie connue depuis l’antiquité, qui a déjà fait beaucoup de ravages dans le monde », Docteur Maurice Tinguiano précise que c’est une maladie qui touche « les enfants âgés de 0 à 15 ans et quelquefois au-delà. Elle se transmet à travers un petit microbe qu’on appelle aussi virus et se manifeste notamment par la fièvre et l’apparition des boutons sur le corps ».
La blouse blanche indique que « la rougeole, à cause de son caractère épidémiologique, fait partie des maladies sous surveillance et à déclaration obligatoire. C’est-à-dire que dès qu’il y a un cas, il est impératif d’alerter le service national de la prévention ». Et de préciser que « l’agent qui cause cette maladie, le virus de la rougeole, il est aérien. Il ne se contracte pas par l’eau, ni par les aliments que nous consommons mais plutôt à travers l’air que nous respirons et les sécrétions que les malades émettent ».
Evoquant les signes cliniques, il souligne que les enfants atteints de rougeole ont « le nez qui coule. Il a des yeux rouges avec des larmes et il tousse beaucoup. Donc c’est à partir de ces sécrétions à savoir l’écoulement nasal, les larmes et les gouttelettes de toux, que le malade émet les virus, et ces virus circulent dans l’air et compte tenu de la promiscuité des lieux que fréquentent beaucoup les enfants, surtout les écoles, les foyers surpeuplés etc. les risques de contamination sont énormes ».
Pendant pratiquement une vingtaine d’années, les autorités sanitaires de Guinée pensaient que la rougeole avait disparu, d’autant que plus que le pays n’a compté quasiment aucun cas, entre 1985 et 2000. A l’époque, insiste la blouse blanche, « le programme national de vaccination avait mis en place un système apparemment efficace. La vaccination était systématique pour les enfants et la population était maîtrisée à tel point qu’on a cru avoir éradiqué la rougeole ».
Et le Dr Tinguiano de déplorer que « maintenant que cette vaccination a tendance à être abandonné, c’est ce qui explique d’abord cette recrudescence des cas ». Il a toutefois insisté sur le poids de la vaccination qui, dit-il, même si elle ne protège pas non plus à 100%, « limite les dégâts grâce à la présence d’anticorps. Et généralement cette résistance permet d’éliminer le virus même si le malade fait des signes… Mais il n’arrive pas à atteindre les grands organes comme le cerveau ou les poumons ».
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