La Francophonie peaufine sa stratégie économique qui peine à se concrétiser


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Le 2ème sommet économique de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s’est tenu, ce mardi, à Paris. L’OIF commence à peaufiner sa stratégie économique mais est encore loin d’atteindre ses objectifs.

A Paris,

Où en est la Francophonie économique ? Comment déployer les ailes de la langue française hors du champ culturel afin qu’elle devienne une véritable langue d’affaire ? Comment traduire en acte les différentes stratégies de la Francophonie économique ? Tant de questions auxquelles ce 2ème sommet économique de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a tenté de répondre, ce mardi 2 octobre 2015, à Paris. Sous l’égide du ministère français des Affaires étrangères, il a été organisé par le magnat de la communication français Richard Attias en partenariat avec le journal Le Point.

En première ligne de l’évènement, la Secrétaire général de la Francophonie Michaelle Jean qui a donné le coup d’envoi du Forum aux alentours de 9h00 heure française. De nombreux chefs d’Etat africains tel que les Président sénégalais Macky Sall, gabonais Ali Bongo ou encore malgache Héry Rajaonarimampianina ont répondu à l’invitation et participé aux débats. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, était aussi présent. Plusieurs dizaines de panélistes et de nombreux décideurs politiques et économiques venant des 80 pays membres de la Francophonie sont intervenus tout au long du Forum pour apporter leur contribution dans la mise en œuvre de la stratégie économique de la Francophonie.

« Il faut abattre les barrières qui cloisonnent l’espace francophone »

Il faut dire que depuis son premier Forum, dans la capitale sénégalaise Dakar, en novembre 2015, la Francophonie économique peine, en effet, encore à se concrétiser. Depuis qu’elle a vu le jour, l’organisation a surtout développé sa dimension culturelle, négligeant son volet économique encore sous exploité. Dans un monde en pleine mutation et dans une Afrique en ébullition, les dirigeants de l’OIF ont pris conscience de leur mégarde et comptent bien rectifier le tir. D’autant que la langue française est l’une des plus parlées dans le monde, rappelle la Secrétaire générale de la Francophonie Michaelle Jean, qui estime qu’il faut multiplier ce genre de rencontres pour développer la Francophonie économique. « Ces rencontres comme ce Forum doivent se renouveler pour entretenir le réseau, la maillage de la Francophonie », déclare-t-elle lors de son discours à la clôture du sommet, proposant aussi de « mettre en place un label pour valoriser les entreprises qui contribuent au rayonnement de la Francophonie ».

Pour Michaelle Jean, il n’y a aucune raison que la Francophonie ne réussisse pas son projet économique, estimant que le « français aussi est une langue pour commercer et négocier ». Pour elle, « le présent est l’avenir de la Francophonie » qui doit aussi prendre en compte les attentes de la jeunesse, lui donner de meilleures perspectives d’avenir, en développant notamment la culture entrepreneuriale. Cette dernière doit désormais être au cœur de l’organisation, insiste la patronne de l’OIF. Il faut aussi, selon elle, permettre une meilleure « mobilité des capitaux et abattre les barrières qui cloisonnent l’espace francophone ».

Vers un visa de libre circulation dans l’espace francophone ?

Tous ces discours sont bien beaux. Certes. Mais il est désormais capital que « la mise en œuvre de la stratégie économique de la Francophonie soit traduite en actes concrètes », estime pour sa part Annick Girardin, secrétaire générale chargée du développement de la Francophonie, s’exprimant après l’intervention de Michaelle Jean, à la clôture du sommet. Pour atteindre ses objectifs, l’organisation peut par exemple « mettre en place un office de la Francophonie de la jeunesse ou encore mettre en synergie les réseaux existants, propose Annick Girardin. L’espace francophone doit aussi mettre en œuvre plus de mobilité en créant par exemple un visa qui permettrait aux citoyens des pays membres de circuler librement dans la zone francophone ».

« Mais comment la Francophonie peut-elle être efficace si nous francophones on mutile notre langue ?», interroge Annick Girardin, soulignant que que trop d’entreprises encore négligent l’emploi du français dans leur fonctionnement, notamment à l’international. Elle espère bien que tous ces objectifs fixés seront en phase d’être concrétisés au prochain sommet de l’organisation qui se tiendra en novembre 2016 à Madagascar. En attendant, « la mission de la Francophonie économique n’est pas encore accomplie, conclut-elle. Il faut encore beaucoup de rencontres comme celle-ci et plus de partenariats pour qu’elle se développe ». En clair, il y a encore du chemin à faire…

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