La culture au service de la santé des enfants d’Afrique


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Charles Assamba et Elisabeth Tchoungi lors du gala 2005

Du 16 au 22 décembre, au palais de l’UNESCO, à Paris, débute la première phase du projet « Patrimoine et Diversité Culturelles au Service de l’Enfance ». Les fonds récoltés lors du gala d’ouverture et d’une exposition de peintures africaines financeront des oeuvres sociales et des campagnes sanitaires contre le sida et le paludisme. A l’initiative de ce projet qui en est à sa deuxième édition, Charles Assamba, président de l’association Cameroun Cultur’Art. Interview.

Au centre du projet « Patrimoine et Diversité Culturelles au Service de l’Enfance » : la culture et la santé des enfants, qui sont indispensables à la lutte contre la pauvreté et le développement futur de l’Afrique. Le projet débute à l’Unesco ce samedi 16 décembre, à 19 heures, par une soirée de gala, « African Voices for children ». Y participeront des artistes tels que Sekouba Bambino, Ben Decca, Expression Gospel, Patrick Noah et l’humoriste Mamane… L’événement aura trois parrains prestigieux, le professeur Luc Montagnier, co-découvreur du virus du sida, Madame Haman Adama, ministre de l’Education de Base du Cameroun et le professeur Joseph Mboni, vice président du conseil exécutif de l’UNESCO pour l’Afrique. Les manifestations culturelles se poursuivront du 18 au 22 par une exposition d’art africain intitulée « The last pictures Show III », avec les plasticiens Catherine Pittet et le Gondwana.

Les fonds recueillis serviront à financer la phase 2 du projet. Ils devraient permettre de réaliser des oeuvres sociales et des campagnes sanitaires contre le sida et le paludisme au Cameroun, en Côte-d’ivoire et au Sénégal. Sont prévus, la création, à Yaoundé, d’un établissement scolaire visant à l’enseignement des métiers d’art, l’approvisionnement en ordinateurs des centres de Yaoundé et d’Abidjan sur le traitement du VIH Sida, l’achat et la distribution de moustiquaires imprégnées au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Les maîtres d’œuvre du projet sont deux organisations basées en France : l’Association Jeunesse Santé et Solidarité (AJeSS) et Cameroun Cultur’Art. Président de cette dernière, sous-directeur aux affaires de l’Union Européenne au ministère des relations extérieures du Cameroun et initiateur du projet, Charles Assamba répond aux questions d’Afrik.com.

Afrik.com : Comment est née l’idée du projet « Patrimoine et Diversité Culturelles au Service de l’Enfance » ?

Charles Assamba :
Elle est née de la volonté de participer au développement culturel en Afrique. Nous souhaitions promouvoir et protéger la diversité culturelle de nos pays, après avoir constaté le vide qui régnait en matière de politiques culturelles.

Afrik.com : Pourquoi avez-vous choisi de développer le projet au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Sénégal ?

Charles Assamba :
C’est un point de départ. Nous entendons, par la suite, élargir cette initiative à d’autres pays.

Afrik.com : Dans la brochure de présentation du projet, vous déclarer vouloir « replacer la Culture et la Santé comme éléments centraux des politiques de développement ». Pourquoi ?

Charles Assamba :
Nous avons besoin de culture et d’être nous-mêmes pour nous développer. La culture nous permet de nous comprendre et de comprendre l’autre. D’autre part, le sida et le paludisme freinent le développement. Un homme qui se porte bien peut faire beaucoup de choses. Tandis qu’un homme qui se porte mal…

Afrik.com : Le Sida et le paludisme ne sont pas les seules maladies qui frappent le Cameroun, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Pourquoi avez-vous décidé de cibler votre action sur ces deux maux ?

Charles Assamba :
Beaucoup de gens, des millions, meurent du sida et du paludisme. Ce sont les deux fléaux les plus dévastateurs en Afrique.

Afrik.com : L’an dernier vous aviez organisé un premier gala en faveur des enfants africains. Combien aviez-vous récolté ?

Charles Assamba :
Pas grand chose. Avec l’argent on a payé les artistes. C’est pourquoi il est important pour moi de préciser que les artistes doivent essayer de comprendre la demande humanitaire. Nous savons qu’ils ont des problèmes, mais il faut qu’ils comprennent notre démarche. L’an dernier, c’est avec les salaires personnels des membres qu’on a dû réaliser les objectifs. En particulier, la distribution d’ordinateurs et de moustiquaires imprégnées à Youtou, en Casamance, et dans les provinces du Cameroun.

Afrik.com : Que ferez des bénéfices que vous récolterez cette année ?

Charles Assamba :
Nous les consacrerons à l’achat de moustiquaires imprégnées et d’ordinateurs pour les centres de recherche contre le Sida de Yaoundé et d’Abidjan, et à Youtou. Nous investirons dans la création d’un établissement scolaire visant à l’enseignement des métiers d’art, et d’une maison de la culture dans la zone périurbaine de Douala. Mais nous sommes encore à la recherche de partenaires.

Afrik.com : Vous avez, parmi vos parrains, le célèbre professeur Luc Montagnier…

Charles Assamba :
Il avait joué un rôle actif dans la lutte contre le sida en Côte d’Ivoire. Alors, en 2001, j’ai pris contact avec lui pour qu’il s’intéresse plus au problème du sida au Cameroun. Depuis février 2006, il y a un centre opérationnel de lutte contre le sida au Cameroun et le professeur Montagnier, qui l’a fondé, en est le vice-président.

Afrik.com : Les donataires auront-ils les moyens d’avoir un suivi des opérations ?

Charles Assamba :
Oui. Nous comptons sortir courant 2007 une brochure dans laquelle nous expliquerons tout cela.

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Journaliste, écrivain, dramaturge scénariste et réalisateur guadeloupéen. Franck SALIN fut plusieurs années le rédacteur en chef d'Afrik.com
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