La crise ivoirienne dans la presse malienne


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Drapeau du Mali
Drapeau du Mali

Les journaux maliens se sont montrés extrêmement critiques à l’égard de la délégation d’associations et d’ONG de Côte d’Ivoire venue expliquer, le 20 novembre dernier à Bamako, sa vision de la crise ivoirienne. Elle accusait la France et le Burkina. Ils l’accusent d’être à la solde d’Abidjan.

L’Essor, le journal pro-gouvernemental a titré  » Gomie Hilaire accuse sans prouver « . Ce Président de la Fédération des réseaux et collectifs d’ONG de Côte d’Ivoire – forte de 18 associations – en visite à Bamako, a tenu une conférence le 20 novembre dernier à la Maison de la Presse. Il interprète, selon le journaliste, la crise ivoirienne comme le résultat  » d’une agression extérieure contre les institutions républicaines de Côte d’Ivoire « .

Même constat dans Le Soir de Bamako qui donne un compte rendu plus détaillé et titre :  » Si la case de la Côte d’Ivoire brûle, celle de la Cedeao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) s’enflamme « . Le journaliste, Moussa Diarra, relève que Gomie Hilaire a avancé plusieurs hypothèses  » Pour ce qui est de l’identité des agresseurs, soutiendra le conférencier, ils sont ivoiriens, maliens, burkinabé, sierra léonais et disposent d’un camp d’entraînement au Burkina-Faso « .

La France et le Burkina accusés

La France et le Burkina-Faso seraient les plus coupables. Selon Gomie Hilaire,  » Les médias français ont fait l’apologie des agresseurs et ont tourné en dérision les forces armées nationales « . Plus loin, on peut lire, toujours sous la plume de Moussa Diarra  » Ces médias apparaissent ainsi, dira le conférencier, comme des instruments de propagande au service de l’agresseur « . Le journaliste s’est ensuite demandé si la démarche de la société civile ivoirienne était  » opportune en cette heure de négociation  » et si cette délégation  » ne serait pas tout simplement du côté de Laurent Gbagbo « . Contre cette accusation, le chef de la délégation s’est retranché derrière le respect de la légalité constitutionnelle selon laquelle le Président ivoirien a été régulièrement élu.

Les Echos précisent que, selon l’émissaire ivoirien,  » la France n’a jamais toléré l’esprit nationaliste, trop  » indépendant  » du président Gbagbo « , qui oeuvre surtout pour défendre ses intérêts économiques. Le quotidien L’Indépendant est plus offensif. Il titre :  » Les Emissaires du Président Gbagbo à Bamako : La France et le Burkina sur le banc des accusés « . Pour le journaliste Alassane Diarra, les propos de Gomé Hilaire  » laissent croire que Gomé et sa camarade Cisso, [membre de la délégation ivoirienne] même s’ils sont de la Fédération des ONG et des organisations de la société civile, sont des avocats défenseurs du régime de Laurent Gbagbo « . Il estime enfin que personne n’est dupe quant aux propos de la délégation. Pour lui :  » leur plaidoyer n’a pas du tout convaincu au Mali, car les Maliens ont une autre vision de la crise au regard de ce que leurs compatriotes aussi bien que ceux des pays voisins ont vécu et continuent de vivre ». A peine Gomie Hilaire a-t-il entamé son tour des pays de la Cedeao qu’il se frotte déjà aux premières critiques.

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