La CFAO cédée par PPR : la donne africaine entre les mains du marché


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PPR (ex-Pinault-Printemps-Redoute) introduira en bourse, le 3 décembre, l’une de ses plus prospères filiales, la CFAO. Cette opération devrait permettre au groupe de réaliser un bénéfice de l’ordre du milliard d’euros. La discrète annonce d’une prime de 4,5 millions d’euros pour une vingtaine de cadres et de dirigeants soulève toutefois quelques questionnements.

L’Afrique est au cœur de la plus importante transaction depuis 2 ans à la Bourse de Paris. Une certaine idée de l’Afrique, puisqu’il s’agit de la très ancienne CFAO, autrefois Compagnie française de l’Afrique occidentale. Annoncée début octobre, la cession par le groupe PPR (ex-Pinault-Printemps-Redoute) de sa filiale de distribution attise les convoitises, alors que la date de son introduction en bourse, le 3 décembre, est désormais connue.

Un investissement rentable

Avec un taux de croissance moyen de 12% par an au cours de la décennie passée, et malgré quelques difficultés en 2009, dues à la crise économique mondiale, la CFAO est au centre de toutes les attentions à la Bourse de Paris. D’autant que le prix de l’action est considéré comme plutôt attractif par les analystes financiers.

L’annonce, faite début octobre, de la cession de la CFAO a créé une certaine surprise, du fait de la forte rentabilité de la filiale. Le groupe PPR, qui pourrait tirer jusqu’à un milliard d’euros de l’opération, assure qu’il agit ainsi dans le cadre d’un repositionnement réfléchi, afin de permettre des investissements futurs. Selon le chiffre cité mardi par Le Point, la dette nette de PPR s’élevait fin 2000 à 5,51 milliards d’euros.

Le blog « Coulisses » de Challenges a par ailleurs noté mercredi l’existence d’une note de bas de page, dans le document de présentation financier, qui indique qu’un montant global de 4,5 millions d’euros doit être versé sous forme de prime à une vingtaine de cadres et de dirigeants. Une « boulette », selon l’article.

Une compagnie africaine entrée dans l’Histoire

Selon les chiffres de PPR, repris par Les Echos mercredi, 61,6% du chiffre d’affaire de la CFAO est réalisé, principalement en Afrique, par la distribution automobile (Peugeot, Chevrolet, etc.), 24,3% par la distribution de produits pharmaceutiques (Novartis, Pfizer, etc.), 10,1% par la production et la distribution de biens de consommation (Bic, Coca-Cola, etc.) et 4,0% par la distribution et l’intégration des nouvelles technologies (Otis, etc.).

La longévité de la CFAO, fondée en 1887, évoque à chacun la période coloniale. Mais la filiale entend ne pas en rester à cette image de société marseillaise de commerce colonial. Interrogé par Les Echos mercredi sur le grand retour de la CFAO en Afrique dans les années 1990, le président du directoire, Richard Bielle, s’insurge : « Nous ne sommes plus dans une stratégie de comptoir ! ». La CFAO serait-elle entrée dans l’Histoire ?

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